Le sort des enfants au sein des Enfants de Dieu

Alexander Watt, un ancien membre des Enfants de Dieu, a été reconnu coupable en 2018 de quatre agressions sexuelles sur sa fille et un autre enfant de la communauté de Renfrewshire en Ecosse.

Sa fille Verity Carter et son fils Jonathan témoignent pour la BBC des maltraitances qu’ils ont dû endurer durant toute leur enfance.

Si depuis la condamnation de son père, Verity a témoigné à de nombreuses reprises dans la presse, espérant ainsi amener d’autres anciens membres à se confier sur les abus qu’ils auraient pu subir, son frère Jonathan témoigne pour la première fois. Contrairement à sa sœur, il n’a pas subi d’abus sexuel, mais il a été victime de brimades quotidiennes. Il explique la façon dont le groupe maintenait les adeptes coupés du monde en « tuant la curiosité ». « Dès la naissance, on vous met dans la tête que vous êtes inutile, que vous ne valez rien, que vous êtes laid ». Dans le groupe, « vous vivez dans un monde à l’intérieur du monde. » « Malheureusement une secte comme celle-ci, où vous êtes en dehors de la loi, constitue un refuge pour des adultes violents et abusifs ».

Verity, aujourd’hui âgée de 39 ans, a subi les abus de son père et d’autres membres du groupe dès l’âge de quatre ans. Mais les adeptes étant baptisés d’un nom biblique, sans aucun rapport avec leur véritable identité, il est difficile pour les victimes de rassembler des preuves pour porter plainte.

Son frère et elle déclarent avoir été fréquemment déplacés dans l’une des quatre communautés écossaises, sans en être informés au préalable. Ces communautés avaient en commun d’être implantées dans des lieux isolés. Malgré cela, il pouvait arriver que des travailleurs sociaux viennent contrôler les conditions de vie des enfants. Mais, préparés par les adultes, les enfants ne laissaient rien transparaitre des sévices qu’ils enduraient.

Le premier à avoir quitté le groupe fut Alexander. Il fut excommunié à l’âge de seize ans officiellement pour « possession démoniaque incurable ». En réalité, depuis ses quatorze ans, il souffrait d’une dépression interprétée par les membres du groupe comme une possession par le démon qu’ils avaient tenté de chasser par la prière. Abandonné du jour au lendemain par les siens, il a vécu dans la rue.

Verity quant à elle, après trois tentatives de suicide et deux tentatives de fuite infructueuses, fit en sorte de se faire exclure du groupe en rassemblant des objets interdits par la secte : maquillage, bijoux, cigarettes, chewing gum. La croyant elle aussi possédée, les responsables la convoquèrent pour lui faire avouer le lieu où elle dissimulait les objets. Ils tentèrent un exorcisme qui se termina violemment lorsqu’elle se saisit de la ceinture, dont l’un voulait se servir pour la châtier, et le frappa.

Âgée de quinze ans, elle était enfin libre. 

(Source : BBC Scotland, 03.10.2019)

Lire sur le site de l’Unadfi, Enquête sur des abus sexuels dans la Famille : https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/enquete-sur-des-abus-sexuels-dans-la-famille/

  • Auteur : Unadfi