Le New Age : un projet décidément universel

Treize membres d’un mouvement ésotérique iranien ont été arrêtés à Téhéran pour avoir manifesté contre la condamnation à mort de leur gourou accusé de « corruption sur Terre »1. Cette peine confirme celle prononcée en 2015, par la Cour révolutionnaire iranienne, à l’encontre de leur maître spirituel, Mohammed Ali Taheri. Dans le collimateur de la justice iranienne depuis 2010, il a été arrêté une première fois pour menace contre la sécurité nationale. En 2011, il est condamné à cinq ans de prison pour blasphème, à 74 coups de fouets et à une forte amende pour exercice illégal de la médecine, escroquerie et usurpation de titres académiques. 

Mohammed Ali Taheri est le fondateur d’Erfan Halgheh, une école de pensée qui promeut la théorie selon laquelle l’univers serait régi par un réseau de conscience « inter-universelle ». Son enseignement a pour but «la compréhension de son fonctionnement et des interconnexions entre l’homme et l’intelligence cosmique ». L’application pratique de ses préceptes serait porteuse de nombreux bienfaits pour la santé. A cette fin, il a créé deux branches médicales : le Faradarmani et la Psymentology. Selon le site officiel du groupe, « Faradarmani est un type de thérapie alternative qui a une vision complètement mystique. Dans ce type de thérapie, le patient est connecté au Réseau de conscience interuniverselle ». Le danger de cette pseudo-thérapie réside dans le fait qu’elle a la prétention de pouvoir guérir toutes les maladies. « Le Fara-thérapeute n’est autorisé à considérer aucune maladie comme incurable, car pour l’intelligence cosmique, toutes sortes de traitements et de réparations sont possibles. » La Psymentology, quant à elle, traite le mental.

Selon le groupe, « il est très important de préserver le message original et de maintenir une connexion pure à la Conscience interuniverselle sans interférences […] de traitements alternatifs qui pourraient détourner l’esprit du patient de la Conscience interuniverselle. »

(Source : L’Orient le Jour, 11.09.2017)

1. Les personnes accusées de « corruption sur Terre » sont perçues comme une menace pour le bien-être social, politique et l’ordre moral. Elles sont considérées comme des ennemis de Dieu.