La mutation du phénomène sectaire

A la fin du mois de décembre 2019, la Dépêche du Midi a publié une série d’articles sur le phénomène sectaire, abordant les nouvelles tendances des mouvements sectaires mais aussi le rôle des associations d’aide aux victimes ainsi que l’avenir de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).

En premier lieu, La Dépêche du Midi dresse un panorama du phénomène sectaire aujourd’hui. Le quotidien rapporte un affaiblissement des grandes structures connues dans les années 1990. Quoique toujours existantes, elles semblent avoir perdu de leur influence et des adeptes. A l’heure actuelle, la tendance est aux petites structures qui se multiplient. Les dérives concernent de plus en plus de domaines variés comme les médecines alternatives, les psychothérapies ou encore le développement personnel…

Dans ses récents rapports, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Mi­viludes) a noté une augmentation des interrogations sur les thérapies alternatives, la Scientologie mais aussi les mouvances catholiques intégristes. La mission constate aussi une progression des nouvelles pratiques alimentaires en lien avec un risque sectaire. Des recommandations alimentaires accompagnent souvent des pratiques spirituelles et des groupes se forment autour de pratiques liées à l’alimentation cen­sées apporter une meilleure santé, un développement personnel ou une transformation de la société. Les pratiques alimentaires représentent pour certains groupes un véritable marché qui peut s’avérer très lucratif lorsqu’ils proposent notamment des produits, des stages ou des ouvrages.

Le domaine de la santé est un secteur important dans le champ d’in­tervention de la Miviludes, elle éva­lue à 3 000 le nombre de médecins en lien avec une mouvance sectaire.

Catherine Katz, magistrate et ancienne secrétaire général de la Mivi­ludes, a accordé une interview à la Dépêche du Midi à propos de l’avenir incertain de la mission. Elle rappelle le rôle fondamental de la structure et craint qu’un éventuel affaiblissement de celle-ci ne profite aux importants mouvements sectaires toujours pré­sents dans l’ombre. Elle redoute aussi qu’une hypothétique disparition de la Miviludes affaiblisse les associations qui effectueraient alors seules et avec des moyens en baisse leur travail auprès des victimes.

(Source : La Dépêche du Midi, 30.12.2019)

  • Auteur : Unadfi