Joao de Deus impliqué dans un grand scandale d’abus sexuels

Sous le coup d’un mandat d’arrêt, le célèbre guérisseur brésilien Joao de Deus ( Jean de Dieu ), s’est rendu à la police brésilienne. Les accusations d’abus sexuels portées contre lui le placent au centre d’un gigantesque scandale touchant près de 600 femmes âgées de 9 à 67 ans. Ces centaines de plaintes sont en train de faire passer l’icône du miracle en escroc fraudeur et violeur s’étant servi de sa renommée internationale pour exploiter sexuellement ces femmes venues chercher de l’aide.


C’est en 2005 que les premières plaintes pour abus sexuels ont été déposées. La réaction de Joao de Deus alors prête aujourd’hui à sourire : « Il y a beaucoup de jalousie. Les gens parlent ».

Le flot de dénonciations a été déclenché par le témoignage d’une chorégraphe néerlandaise, Zahira Lieneke Maus. Il y a quatre ans, elle a fait le « pèlerinage » cherchant une solution pour guérir d’un traumatisme sexuel. Elle avait lu des livres sur « Jean de Dieu » et visionné des vidéos sur ses prétendus pouvoirs. Finalement, son « idole » a profité de sa faiblesse pour la violer.

Le chef de la police de l’Etat de Goias a expliqué que le « modus operendi » de Joao de Deus consistait à attirer des femmes dans son bureau ou dans sa salle de bain au prétexte d’une « séance de guérison » privée pour pouvoir les agresser sexuellement. Il poussait le vice jusqu’à leur faire un cadeau au terme de l’agression.

Le témoignage le plus marquant est celui de Dalva Teixeira, fille de l’accusé, qui, lors d’un entretien pour l’hebdomadaire «Veja», a révélé avoir été agressée sexuellement par son père de 10 à 14 ans. Le qualifiant de monstre, elle a raconté avoir rencontré son père à l’âge de 9 ans et qu’il a commencé à l’agresser sexuellement un an plus tard. Ces agressions dureront jusqu’à ses 14 ans, lorsque Dalva tombe enceinte après s’être fait violer par un assistant de son père. Ce dernier chassera l’adolescente de chez lui après l’avoir rouée de coups jusqu’à ce qu’elle perde l’enfant. A ce jour, Dalva présente toujours les cicatrices de cette agression.

Joao de Deus nie farouchement les faits. « Je suis innocent, je crois en la protection divine », s’est-il défendu. Des fidèles accourus du monde entier sont venus lui témoigner leur soutien. Larmes, cris d’encouragements, applaudissements… la foule l’acclame. L’édile craint de voir l’économie de la ville s’effondrer sans la manne du tourisme spirituel.

(Sources : L’Obs, 12.12.2018 & Veja Abril, 14.12.2018 & Washington Post, 17.12.2018 & ABC News, 26.12.2018)