Début du procès de Claude Guillot

Le pasteur baptiste, Claude Guillot, est accusé de violences sur plusieurs élèves. Il avait d’abord dirigé une école baptiste à Victoriaville (Québec) avant de créer dans son sous-sol une école chrétienne. Il fait face à 22 chefs d’accusations de voies de fait1, voies de fait avec lésions, voies de fait armées, séquestration et harcèlement sur des garçons âgés de 4 à 11 ans.

Plusieurs témoignages venus de parents ou d’élèves de l’école de Victoriaville narrent les violences commises. Le pasteur aurait fréquemment corrigé des élèves avec une palette en bois. Les éducateurs de l’école n’ont pas caché les corrections affirmant qu’elles étaient faites avec amour. Les parents devaient donner une autorisation pour l’administration de corrections physiques pour des situations graves, mais ils se sont aperçus qu’elles étaient données pour des choses futiles. Une mère après avoir vu son fils revenir de l’école avec des marques a décidé de retirer ses enfants de l’école.

À partir des années 2000, le pasteur s’installe à Québec et exerce à l’Église baptiste évangélique de Québec-Est. Dans ses prêches il encourage les parents à donner des corrections physiques aux enfants afin de faire sortir « le méchant ». Il fonde à Québec une école dans sa maison pour dispenser un programme d’éducation chrétienne, non reconnu par le ministère de l’Éducation nationale. Les enfants proviennent de l’Église où Claude Guillot est pasteur. C’est dans cette école qu’il aurait frappé plusieurs élèves leur imposant des entraînements physiques épuisants, des privations de nourriture et des règles terriblement strictes. Lors de la perquisition de son domicile, les policiers ont pu découvrir une résidence surveillée par plusieurs caméras et les portes et fenêtres sous verrous. Le témoignage d’un fils du pasteur narre la discipline de fer dans laquelle il a été éduqué et exprime les différents châtiments infligés aux élèves dont il fut témoin. Les enfants devaient rester debout de 7h à 22h tous les jours ,pendant plusieurs semaines, ou encore rédiger des compositions sans fin pendant plusieurs heures.Ils devaient lui confesser leurs péchés et en subir les conséquences. Le pasteur filmait les séances d’humiliation des enfants. Il limitait les contacts avec leurs parents, une mère sera expulsée de l’Église après qu’elle ait voulu voir à plusieurs reprises ses enfants au domicile du pasteur. Elle portera plainte à la direction de la protection de la jeunesse qui ouvrira une enquête.

Les enfants qui ont porté plainte contre le pasteur ont en outre intenté un recours collectif contre l’Église baptiste Évangélique de Victoriaville, l’Église Évangélique Baptiste de Québec-Est et l’Association des Églises Baptistes Évangéliques au Québec : ces organisations auraient défendu le pasteur et manqué à leur devoir en ne les protégeant pas et en ne dénonçant pas les agissements du pasteur aux autorités.

Le pasteur conteste les accusations à son encontre. Le procès continue et d’autres témoins devraient se présenter à la barre.

(Sources : Le Soleil, 04.06.2018 & 05.06.2018 & 08.06.2018 &12.06.2018 &21.06.2018 & TVA Nouvelles 07.06.2018 & Radio Canada, 11.06.2018)

1. Un individu commet une voie de fait s’il utilise, ou s’il tente d’utiliser volontairement la force contre une personne sans son consentement, par l’agression physique, l’utilisation d’une arme ou la menace d’une telle agression.