Apocalypse et pandémie

Certains mouvements – comme les Témoins de Jéhovah – perçoivent dans l’épidémie actuelle les signes de l’apocalypse annoncée dans leur doctrine.

Au Canada les témoins de Jéhovah seraient 115 000. Radio Canada a interviewé un ancien adepte ayant quitté le groupe après avoir subi des violences de la part de ses parents. Il raconte l’emprise du groupe sur l’ensemble de la vie des fidèles. Peu à peu l’ex-adepte a découvert que les enseignements jéhovistes ne tenaient pas la route face à la science ou l’histoire. Il a aussi pris connaissance de la dissimulation des abus sexuels sur les enfants. Il se remémore ses différents cauchemars à propos de l’apocalypse et il est sûr que les adeptes doivent prendre au sérieux la pandémie actuelle et y voir un signe de l’arrivée de la fin du monde.

Dans une vidéo publiée le 18 mars 2020, l’un des huit dirigeants de l’organisation, Stephen Lett, affirmait que ce virus n’était pas une surprise et que Jésus l’avait prédit.

Pour Lorraine Derocher, membre du Centre de recherche sur l’enfance et la famille de l’Université de McGill à Montréal (Canada), cet épisode de pandémie peut augmenter le stress et les peurs pour les sortants de groupes apocalyptiques. Elle conseille de consulter un psychologue, de prendre du recul et de ne pas paniquer.

Cette pandémie et les mesures prises par les différents gouvernements à travers le monde ont aussi modifié les pratiques des Témoins de Jéhovah. C’est notamment le cas du porte-à-porte devenu impossible en ces temps de confinement et de distanciation physique. Le New York Times a donné la parole à une adepte qui regrette l’impossibilité de faire du porte-à-porte estimant qu’en ces temps troubles les gens seraient réceptifs à leur message. Les adeptes continuent tout de même d’écrire des lettres ou de téléphoner à des personnes avec qui ils ont établi un contact avant que la pandémie ne frappe.

(Sources : Radio Canada, 04.04.2020 & The New York Times,19.04.2020)

 

  • Auteur : Unadfi