Premier rapport de Conspiracy Watch, un constat alarmant

Depuis 2007, l’Observatoire du conspirationnisme répertorie et analyse le complotisme. Fort de 10 ans de données récoltées en France et à l’étranger, l’organisme publie dans son premier rapport un panorama mondial du complotisme.

Parmi les thèmes récurrents des « réinformateurs », ainsi qu’ils aiment à se nommer, Conspiracy Wath a relevé : la politique, les relations internationales, la géopolitique et la santé.

Une enquête d’opinion réalisée fin 2018 a mis en évidence l’ampleur de ce mouvement, puisque qu’un français sur cinq serait perméable à ces théories.

Selon Rudy Reichstadt, fondateur de Conspiracy Watch, la croyance en des théories complotistes ne dépend ni de l’âge, ni du niveau d’études. Si les moins de 35 ans sont très enclins à croire aux théories du complot, leurs aînés ont davantage tendance à les relayer sur les réseaux sociaux sans les vérifier, permettant ainsi une large et rapide diffusion. Si en 2001, les premières théories complotistes ont émergé un mois après les attentats du 11 septembre, en 2015 il n’a fallu que quelques heures pour voir toutes sortes de thèses expliquer les attentats de Charlie Hebdo et quelques minutes lors de l’incendie de Notre-Dame de Paris en 2019.

Cette tendance est d’autant plus inquiétante selon Rudy Reichstadt qu’un lien entre « la notoriété d’un contenu et l’adhésion qu’il suscite » a clairement été établi. Pour lui, le mouvement des gilets jaunes incarne le débordement des théories complotistes de l’espace virtuel vers l’espace public. En effet de nombreux tags, des bannières, des slogans conspirationistes ont été observés durant les manifestations, démontrant l’expansion d’un phénomène autrefois marginal.

(Source : Le Temps.ch, 25.04.2019)