Joy Nason a vécu les 25 premières années de sa vie dans la communauté des Frères de Plymouth1 avec la peur constante de la « colère de Dieu ». À 71 ans, elle révèle ses douloureux souvenirs dans un livre, Joy and Sorrow (Joie et tristesse). Elle y raconte sa vie dans la secte mais surtout ses difficultés à « survivre et prospérer » en dehors puisque cette époque la hante encore chaque jour.
Née à Bristol, en Angleterre, elle a émigré avec sa famille en Australie où elle assistait quotidiennement aux réunions des Frères. Le règlement de la communauté lui interdisait la télévision, les jouets, les animaux et tout contact avec l’extérieur. La pratique de la confession, omniprésente et oppressante, générait en elle la peur constante d’être punie par Dieu. Joy Nason est convaincue que cette crainte de Dieu est une arme redoutable dans l’emprise mentale.
Elle pensait que mourir valait mieux que confesser ses péchés et provoquer la colère de Dieu.
La liberté l’attirait mais elle était parfaitement consciente que quitter les Frères la couperait de sa famille. Et puis un jour, elle est excommuniée du groupe pour avoir ouvertement critiqué son leader. Son père ne s’en est jamais remis.
Après sa sortie, elle a mis des années à se débarrasser des cauchemars de punition divine. Son passé continue de la traumatiser : « ils te font sentir coupable et font preuve d’une grande cruauté ».
Elle ressent encore le poids de cette culpabilité et même si aujourd’hui elle ne regrette rien et qu’elle se sent libre, elle sait que « ses cicatrices ne se refermeront jamais ».
(Source : News & Ma Chaîne Étudiante, 27.08.2015)
1-Les Frères de Plymouth comptent environ 40.000 adeptes vivant principalement au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande et en Australie.