Une vie d’enfant au sein des Témoins de Jéhovah

Un canadien âgé de 33 a raconté au journal canadien de langue francophone L’express son enfance au sein de l’Organisation.

L’ex-adepte se souvient que son temps libre était partagé entre les différents offices et le porte-à-porte. Il reconnait avoir souffert du fait de ne pas pouvoir se faire des amis en dehors du mouvement. Le monde extérieur est diabolisé. On lui rappelait sans cesse que les non témoins de Jéhovah allaient disparaitre. Toutes ses lectures personnelles devaient être des livres de l’Organisation et il devait régulièrement refuser les activités proposées pas son école.

En outre il revient sur la notion omniprésente de culpabilité qui l’a suivi durant sa jeunesse. Il se sentait coupable lorsqu’il mangeait car il devait éviter les traces de sang ; la sexualité, taboue dans l’Organisation, était aussi une cause d’angoisse pendant son adolescence. En effet la masturbation étant considérée comme une faiblesse, le jeune homme doutait de lui car il n’avait pas la force de surmonter cette faiblesse.

A l’âge de 22 ans il entre dans une période de dépression et trouve alors du réconfort dans l’alcool prohibé chez les Témoins de Jéhovah. Son acte est alors perçu comme un crime au sein de l’Organisation, il refuse de se repentir et se voit donc excommunié. Désavoué par sa communauté et pas préparé au monde extérieur, il sombre dans l’alcoolisme avant de se retrouver à la rue. Il suit alors une thérapie qui lui permet de se sentir mieux.

Aujourd’hui, il dénonce les moments de vie dont l’Organisation l’a privé et les entraves imposées par le groupe à son développement et à sa socialisation. Progressivement, il a perdu tout contact avec les membres de sa famille vivant encore au sein du mouvement.

(Source : L’express.ca, 13.11.2018)