Nouvelle tendance d’inspiration New Age, le manifesting stipule qu’il est possible de prendre le contrôle de sa vie grâce à sa volonté et à l’adoption d’un mode de pensée optimiste. Cette tendance est très suivie sur les réseaux sociaux, fortement inspirée par le New Age mais aussi par un individualisme propre à notre époque.
Cette mode se diffuse sur les réseaux sociaux, de nombreuses vidéos promettant par exemple de faire resurgir une personne du passé, faire revenir un ex, parvenir à se transformer, trouver le job de ses rêves. Outre les vidéos, des retraites sont aussi organisées pour « Manifester son bonheur » ou « Manifester son partenaire de rêve ». Tout repose sur une attitude mentale positive et parfois des rituels permettant de devenir ce que l’on souhaite.
Le magazine Usbek et Rica évoque pour cette « technique » un mélange de développement personnel mêlé à des prophéties (soi-disant) auto-réalisatrices. Le manifesting touche principalement la génération Z (personnes nées entre 1997 et 2010) surfant sur la mode actuelle du bien-être, un marché toujours plus lucratif. Des entreprises ont vu le jour proposant des « kit de manifesting », des bagues, des pierres ou des sessions de cours.
Pour expliquer cette ferveur, Usbek et Rica parle de l’impact de la pandémie et des confinements qui a poussé des individus vers un repli spirituel qui apporte un certain réconfort pourtant illusoire. Pour Patrick Rosenkranz, maître de conférences en psychologie de la religion à l’université de Newcastle, c’est aussi une réaction au « désenchantement du monde », une recherche de spirituel au-delà des religions classiques. C’est dans ce sens que le New Age prospère discrètement dans nos sociétés depuis des dizaines d’années. Aujourd’hui des individus défendent des techniques New Age sur les réseaux sociaux auprès d’une population de plus en plus jeune.
L’un des risques du manifesting est de développer la culpabilité personnelle en occultant les raisons structurelles pouvant justifier des échecs, ou des phénomènes sociaux et sociétaux. Tous les maux et les traumatismes reposent alors uniquement sur l’individu.
(Source : Usbek et Rica, 23.03.2022)