Une lettre d’instruction interne des Témoins de Jéhovah, obtenue par le journal australien Crikey, dévoile la stratégie du groupe pour supprimer les traces
La branche des Témoins de Jéhovah d’Australie a envoyé un courrier à tous les Anciens du pays leur ordonnant de détruire les documents ainsi que toutes les notes prises lors des enquêtes menées à la suite de signalement d’abus « pédosexuels » sur des membres du groupe.
Datée du 28 août 2019, la lettre demande « à chaque aîné de vérifier son ordinateur personnel, ou ses dossiers papier, et même son sac de réunion, pour s’assurer qu’aucune correspondance confidentielle n’est conservée à l’extérieur du dossier confidentiel de la congrégation ».
Comptant environ 68 000 membres en Australie, les Témoins de Jéhovah ont été visés par une enquête de la Commission Royale qui a découvert que plus de 1 000 membres du groupe auraient commis des abus sexuels sur mineurs depuis les années 1950, mais qu’aucun n’avait été signalé à la police.
La missive envoyée à la fin de l’été confirme les conclusions de la Commission Royale selon laquelle les Témoins de Jéhovah ont pour politique de ne pas signaler les abus commis au sein des congrégations et de mener des « enquêtes spirituelles » internes pour déterminer la véracité des allégations.
Lara Kaput, une ex-adepte ayant subi des maltraitances, défend les intérêts des victimes par l’intermédiaire du groupe SaySorry.org. Elle s’inquiète de la destruction des documents, destruction qui pourrait compromettre leurs démarches auprès de la justice. Elle-même s’est vue refuser par son ancienne congrégation la communication des informations la concernant.
(Source : Crikey INQ, 10.09.2019)