
Fondés par Marthe Robin et le prêtre Georges Finet, les Foyers de Charité regroupent aujourd’hui près de 900 membres, répartis dans 68 communautés à travers le monde. Connus pour leurs retraites spirituelles et la gestion d’écoles privées, ils traversent une crise majeure, minés par les scandales.
Depuis 2018, les révélations se multiplient : agressions sexuelles commises par des prêtres, soupçons de travail dissimulé, abus spirituels et gouvernance opaque. L’affaire la plus retentissante concerne le père Finet lui-même, accusé par 26 femmes de comportements abusifs entre 1945 et 1981. Un rapport de 2019 a confirmé l’ampleur du problème, malgré une vive contestation d’anciens proches du fondateur.
Face à ces dérives, le Vatican a placé l’organisation sous tutelle en 2021. Mais les deux délégués pontificaux nommés successivement, le cardinal Jean-Pierre Ricard (qui a lui-même reconnu une agression sexuelle) et Mgr Michel Dubost, ont fini par démissionner. Une commission d’enquête universitaire, créée en 2023, a également jeté l’éponge un an plus tard, dénonçant « des blocages internes ».
Aujourd’hui, deux nouveaux responsables, la religieuse Christine Foulon et le laïc Laurent Landete, ainsi qu’une nouvelle commission d’étude dirigée par l’historien Florian Michel, sont chargés de relancer le travail de vérité et de réforme. Ils doivent enquêter sur plus de 200 témoignages d’abus et proposer des solutions structurelles d’ici 2027.
Parallèlement, l’institution fait face à une hémorragie de membres, à des difficultés financières (l’obligeant à vendre, en 2024, un prestigieux domaine viticole de Pomerol) et à des actions en justice d’anciennes membres dénonçant des conditions de travail abusives.
(Source : Le Monde, 24.08.2025)
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