Série d’abus au sein des Foyers de Charité

Après la sortie, en mai 2020 d’un rapport1 accablant sur les agissements du Père Georges Finet, fondateur des Foyers de charité, le mouvement est une nouvelle fois entaché par les dérives de certains de ses dirigeants.

Aujourd’hui, c’est Michel Tierny, fondateur du Foyer de charité de Courset (Pas de Calais) décédé en 2011, qui est soupçonné d’avoir « commis divers abus » avant 2006, époque à laquelle il a été démis de ses fonctions à la tête du Foyer par l’Evêque d’Arras.

Une ancienne élève a tenu à se livrer publiquement dans le journal La Croix, sur les attouchements dont elle a été victime, pour s’opposer à un collectif d’anciennes élèves, qui s’est constitué pour défendre le prêtre.

Un courrier daté du 27 janvier 2020 figurant sur le site internet du foyer sous le discret intitulé « Lettre d’information du Foyer de Courset », dévoile que plusieurs membres de la communauté auraient été victimes d’abus spirituels, d’abus sexuels et d’abus d’autorité de la part du Père Tierny. Les accusations « émanent de femmes adultes membres du foyer ». Mais d’anciens pensionnaires font état de « dépendance psychique, d’emprise psychologique ou de maltraitances physiques ».

Dans l’affaire Finet, Claire, scolarisée dans l’école du Foyer de charité de Châteauneuf de Galaure (Drôme) de 1964 à 1969, raconte comment le prêtre, alors âgé d’une soixantaine d’années, la recevait seule dans son bureau pour des séances de confession. Il l’écoutait parfois assis dans un fauteuil, parfois allongé sur un divan et profitait des séances pour lui toucher le buste, « comme pour vérifier son développement physique ». « Naïve » et « innocente », selon ses propres mots, elle « savait que c’était bizarre ». Mais âgée de seulement douze ans au début des agissements du prêtre, il lui était impossible de mettre des mots sur ce qu’elle subissait, jusqu’à ce que l’une de ses camarades lui parle des « mains baladeuses » du prêtre. Aujourd’hui âgée d’une soixantaine d’année, elle souligne que le prêtre la recevait beaucoup plus fréquemment au début de sa scolarité. Ce qui l’a amené à penser que « Finet était intéressé seulement par les jeune filles »

Une autre affaire, concernant cette fois-ci le Foyer de Tressaint (Côtes d’Armor), a été révélée en 2018. Plusieurs femmes se sont plaintes d’avoir été victimes « de gestes déplacés et de comportements inappropriés » de la part du fondateur, le Père André-Marie van der Borght, décédé en 2004.

(Sources : La Voix du Nord, 26.06.2020 & La Croix, 27.07.2020)

1.Lire sur le site de l’Unadfi, Foyers de Charité / La série noire continue pour les communautés nouvelles : https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/foyers-de-charite-la-serie-noire-continue-pour-les-communautes-nouvelles/

  • Auteur : Unadfi