Transe collective

Vingt-cinq élèves d’un collège de Saint-Denis de la Réunion ont présenté d’étranges malaise. Ce phénomène, qui n’a touché que des filles, serait le fruit d’esprits maléfiques, croyance très répandue sur l’île. Des parents demandent la fermeture de l’établissement tandis que d’autres réclament l’intervention d’un exorciste.

Corps agités de tremblements, yeux révulsés, incapacité à se tenir debout… pour les parents des collégiennes, il n’y a pas de doute, c’est l’oeuvre « d’esprits vengeurs ».

Le collège a dû faire appel aux forces de l’ordre pour repousser un exorciste qui tentait d’entrer. Le principal a dû faire preuve d’intransigeance : « Nous sommes un établissement laïc, nous respectons les coutumes et les croyances mais cela ne doit pas empêcher ce collège de fonctionner sous les principes de la République ». Il a également fallu qu’il balaye les hypothèses saugrenues avancées par les élèves et les parents pour expliquer l’étrange phénomène. Une cellule de soutien composée d’une psychologue, d’une infirmière et d’une assistante sociale a été mise en place dans le collège.

Le docteur Thierry Baranes, médecin conseiller du rectorat n’y voit rien d’inquiétant : « On a eu affaire à une sorte de phénomène d’hystérie collective très stéréotypée, concernant uniquement des jeunes filles d’origine mahoraise ou malgache, des communautés au sein desquelles le culte des esprits est très prégnant. Peut-être le contexte récent de célébration des morts et de fortes chaleurs a-t-il eu un rôle ».

Un précédent aurait été constaté dans ce collège il y a sept ans et dans des établissements de Mayotte où la croyance dans les djinns (esprits maléfiques) reste forte.

(Sources : Outre Mer 1ère, 16.02.2016 & Le Parisien, Sébastien Gignoux, 21.02.2016)