Que sait-on de ? La Nouvelle Acropole

La Nouvelle Acropole a été fondée en 1957 par un argentin, Jorge Livraga, mort en 1991. L’organisation, implantée en France depuis 1973 est aujourd’hui présente dans 50 pays. Elle se présente comme une association culturelle. Ses activités sont axées sur la découverte des civilisations anciennes, des contes, de la mythologie par le biais de conférences, cours, séminaires, voyages, concerts… Elle est également une « école de philosophie » et propose des cycles de cours payants étalés sur plusieurs années. Enfin l’association se présente comme ayant un but humanitaire menant à travers le monde des actions sociales, écologiques et collaborant avec différentes ONG.


La Nouvelle Acropole se fait essentiellement connaître par le biais de l’affichage public invitant à assister à des conférences et des ateliers payants. On peut citer comme exemple d’affiches : « Le conte voie d’éveil », « la philo à quoi ça sert ? » « qu’est ce que le bonheur ? »….

Dans son  » Manuel du Dirigeant « , à l’usage des seuls initiés du mouvement, le fondateur précise la démarche qui doit, selon lui, être celle de l’association :

 » Annoncer les cours sans trop insister sur Nouvelle Acropole ni sur ses symboles, en la présentant simplement comme un institut culturel privé. Ce type de propagande doit être suffisamment hybride pour ne pas provoquer rejet ou suspicion prématurée ».

Le fondateur écrit aussi :

 » Le dirigeant doit écraser les pleurnicheries de la personnalité  » et érige en système la structure pyramidale :  » La structure – à créer – se nourrit d’hommes et les transforme en surhommes. »

Mais derrière cette vitrine culturelle, se cache un mouvement sectaire listé dans les rapports parlementaires de 1996 et 1999, qui peut être assimilé à un mouvement néo-fasciste, et susceptible de provoquer des troubles à l’ordre public.

Le rapport parlementaire de 1996 souligne également le détournement des circuits économiques que pratiquerait la Nouvelle Acropole.

Suite aux rapports parlementaires et la mise en évidence des textes du fondateur, la Nouvelle Acropole a axé sa défense sur le fait « que le texte intitulé  » Manuel du Dirigeant  » n’est pas un document officiel de la OINA ni d’aucune association nationale affiliée. Comme l’a confirmé le fondateur, Jorge Angel Livraga, dans une lettre adressée à l’évêque de Salzbourg en octobre 1986, dans laquelle il indiquait que le dit manuel n’est pas un document interne de la OINA (Organisation Internationale de la Nouvelle Acropole), mais des fragments de notes prises par des jeunes étudiants qui ne correspondent en aucune manière à l’esprit avec lequel Jorge Angel Livraga s’est exprimé verbalement dans les années 69/70, date des premières publications qui portent sur ce thème. Cela est d’autant plus valide en ce qui concerne les interprétations ou les traductions qui furent faites à partir de ces notes. » Sur son site, elle dément être une structure sectaire et fascisante.

Pourtant, derrière les discours officiels, il semble que le phénomène d’emprise sectaire demeure. Une ex-adepte raconte :

 » Pas facile d’en partir! » Françoise est une quadragénaire qui a la tête – bien faite – sur les épaules. Psychologue, elle n’est pas du genre à se laisser impressionner. Intéressée par les rencontres philosophiques d’une antenne Nouvelle Acropole du sud-ouest, elle s’est pourtant sentie petit à petit  » manipulée mentalement « . Au point qu’elle a eu du mal à quitter le mouvement:  » je ne pouvais pas croire que c’était une secte puisque j’y étais entrée volontairement « .  » Quand j’ai commencé à avoir des doutes, j’ai pensé à une fausse rumeur, j’ai vraiment compris quand j’ai découvert sur internet le rapport parlementaire décrivant NA comme secte « , ajoute la jeune femme.  » J’ai été contactée par un tract dans la rue en septembre 1998 et je suis allée à une conférence sur la philosophie, car j’aime bien ça, raconte Françoise. Cela ressemblait à un café-philo. C’était payant mais à un tarif modique, 10 F la séance. Certains des participants étaient, je pense, de l’association mais à l’époque je ne m’en suis pas rendue compte. J’ai été flattée par ce qu’ils m’ont dit et on m’a tout de suite proposé un cycle philo de trois mois. Il y a avait une réunion hebdomadaire le mercredi soir. Mais très vite on m’a demandé de participer à beaucoup d’activités. Petit à petit, la disponibilité requise est telle qu’on est tenté de se couper de ses relations et de sa famille. Du genre: on vous appelle à minuit le soir de Noël et c’est normal. Ils vous culpabilisent si vous refusez de suivre: ils sont arrivés à me faire pleurer en me disant:  »Tu es antisociale ». C’est là que j’ai commencé à douter « . Aujourd’hui, Françoise a tiré un trait sur cette période de sa vie.  » Je suis restée seulement trois mois, mais après c’est une reconstruction très longue « . Plusieurs membres de son groupe ont quitté l’association avec elle. Elle met en garde:  » Les membres des sectes sont d’une extrême gentillesse, d’une disponibilité totale et d’un culot incroyable pour vous séduire. Il leur faut quelques minutes pour cerner votre problématique personnelle. Et quand vous voulez partir, n’acceptez jamais un dernier rendez-vous « . »

La Nouvelle Acropole, toujours active en France, possède des centres dans plusieurs villes telles que Paris, Rouen, Marseille, Lyon, Toulouse, Strasbourg.

L’UNADFI est régulièrement alertée par les fédérations de parents d’élèves qui s’inquiètent des activités de prosélytisme de la Nouvelle Acropole à proximité des établissements scolaires et des campus universitaires.