Secte japonaise fondée en 1984 dont le nom Aum ShinriKyo signifie » Vérité Suprême « . Au départ, groupe de yoga ayant pour but de développer les capacités intellectuelles et psychiques, Aum devient en 1989 une association religieuse reconnue par l’Etat. La doctrine est un syncrétisme de bouddhisme, d’hindouisme et de christianisme qui s’inscrit dans une pensée extrémiste faisant l’apologie d’Hitler.
Le groupe Aum est organisé suivant le modèle du gouvernement japonais : à sa tête le fondateur, puis viennent les principaux dirigeants possédant chacun un ministère.
D’après le fondateur, il existerait un complot organisé par les Etats Unis, les juifs et les francs-maçons visant à détruire le Japon, notamment par l’importation de nourriture (fast food) réduisant les capacités intellectuelles et par le contrôle mental opéré par les mass média sur la population. Aum permettrait d’échapper à cette emprise grâce à des méthodes de purification. Les adeptes doivent suivre des exercices rituels, jeûner, prier et méditer durant de longues périodes, ils portent des casques à électrodes qui leur permettraient d’harmoniser leurs ondes cérébrales et d’entrer en communication mentale avec le dirigeant. Pour prouver leur engagement dans la foi aumiste, les adeptes doivent remettre à la secte leurs biens et leurs numéros de compte bancaire.
Le thème de l’apocalypse est central dans la théorie d’Aum. Seuls les élus, les adeptes, seront sauvés de la destruction finale qui anéantira le Japon avant l’An 2000. Pris dans cette logique apocalyptique et paranoïaque le groupe a recruté de nombreux scientifiques afin de constituer un arsenal d’armes chimiques. Le 20 Mars 1995, un attentat au gaz sarin a fait 12 morts et 5.000 blessés dans le métro de Tokyo. A la suite de cet attentat, l’Etat japonais a retiré le statut d’association religieuse au groupe et liquidé ses biens. Le gourou et de nombreux adeptes ont été incarcérés. Bien que le gourou continue de diriger depuis sa prison, son fils a été désigné pour prendre la succession.
Le groupe s’est reconstitué sous le nom d’Aleph. En 2006, environ 160 policiers ont inspecté une dizaine de locaux de la secte dans tout le pays, l’Agence de Sécurité estimant que la secte, qui compte encore quelque 1650 fidèles et 28 établissements, représente toujours un danger. Le gouvernement a reconduit la mise sous surveillance de la secte jusqu’en 2009.
Avant sa liquidation, le groupe possédait une fortune importante, qui provenait des nombreuses sociétés dont il était propriétaire mais également des dons des disciples. En 1999, le groupe était propriétaire de plusieurs magasins d’informatique ainsi que des biens immobiliers. Aum possèdait des ramifications importantes en Russie.
Selon certains témoignages, les adeptes étaient maltraités, subissaient des privations de sommeil ou alimentaires et étaient drogués par les dirigeants afin d’atténuer leur capacité de réflexion et de les rendre plus réceptifs à la doctrine et aux commandements. Certains adeptes ont été jusqu’au meurtre, notamment envers un avocat et sa femme qui défendaient les victimes d’Aum. D’autres opposants au groupe ou ex adeptes ont également disparu ou ont été assassinés. La stratégie de prise du pouvoir par le groupe passait notamment par l’infiltration des milieux policiers, juridiques et politiques. Ainsi la police japonaise a-t-elle été accusée d’avoir eu connaissance de la fabrication du gaz sarin et des menaces d’attentat et de n’avoir pas réagi.
Le leader fait a lui seul, l’objet de 17 chefs d’inculpation. Plusieurs dirigeants ont été condamnés à des peines de prison ou à la peine capitale. En 2006, le leader du groupe, condamné à la pendaison. Il a tenté à plusieurs reprises de se faire passer pour un déséquilibré mental afin d’échapper à la pendaison, tous ses appels ont été rejetés.