L’avocat général a requis devant la cour d’appel de Bruxelles une peine de cinq ans de prison avec sursis à l’encontre d’un prête suisse accusé d’avoir commis des abus sexuels sur mineurs entre 2010 et 2011 au sein d’un internat de la Fraternité Saint Pie X (FSSPX).

L’abbé avait été acquitté en première instance par le tribunal correctionnel de Bruxelles. Le tribunal avait jugé qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves et n’avait pas tenu compte d’une éventuelle « sexsomnie » : lors des auditions, l’accusé avait précisé que s’il avait commis des attouchements sur des enfants « ce ne pouvait être qu’inconsciemment, pendant son sommeil ».

Une victime affirme avoir été abusée à l’âge de neuf ans et ses propos ont été jugés crédibles par les experts psychologues. Pour l’avocat général de la cour d’appel, il n’y aucun doute sur les faits de viols et d’attouchements, l’abbé quant à lui nie les faits.

D’origine suisse, l’abbé était sous le coup d’une interdiction de fréquenter des enfants, décidée par la hiérarchie de la FSSPX après des accusations de pédophilie dans son pays d’origine. Arrivé à Bruxelles, il n’enseignait pas au sein de l’internat mais s’occupait de l’administration. Cependant il a proposé son aide pour la surveillance du dortoir. Trois enfants ont alors rapporté des faits d’abus sexuels que le supérieur de la FSSPX a dénoncés à la police, reconnaissant qu’une absence de communication avait entrainé son ignorance de l’interdiction de contacts avec des mineurs.

L’arrêt sera prononcé le 13 décembre prochain. De plus, la FSSPX va lancer une procédure disciplinaire contre l’abbé.

(Source : Le Monde, 17.10.2017)

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