One Nation poursuit sur sa lancée

Après l’échec de son installation dans le Lot, le mouvement One Nation envisage désormais de s’établir dans les Alpes de Haute-Provence. Une équipe de journalistes de l’Œil du 20h de France 2 a infiltré le mouvement lors d’un atelier de trois jours organisé près de Valence (26) par Alice Pazalmar, la fondatrice de One Nation.

Très présent sur les réseaux sociaux, le mouvement appelle à faire sécession avec l’État, à l’image des Citoyens souverains. Dans ses vidéos, Alice engage ses adeptes à brûler leur passeport, à retirer leur plaque d’immatriculation pour ne plus être repérables. État dans l’État, One Nation délivre désormais ses propres permis de conduire et ses propres cartes d’identité.

Pendant les trois jours d’atelier Alice Pazalmar distille de longs monologues antisystèmes aux 25 participants issus de tous les milieux sociaux. Ils sont venus de toute la France pour « participer à la libération de l’humanité », ou « pour passer à l’action ».

Si le projet d’installation dans le Lot a échoué, le groupe poursuit son idée d’établir des communautés physiques dans tout le pays. Baptisées One Lab par Alice Pazalmar, ces « oasis » où démarrer « un nouveau monde » ont pour vocation de vivre selon les idéaux des membres du groupe. L’idée d’Alice Pazalmar est de laisser à chacun l’initiative sur le terrain et ensuite de partager les idées qui ont fonctionné. Mais selon les journalistes infiltrés au séminaire, le but est aussi de constituer un maillage de communautés en sécession avec l’État dans toute la France, sortes d’États dans l’État. Si le nombre de présents à l’atelier était réduit, le réseau compterait environ 4 000 membres actifs qui communiquent en permanence sur une messagerie cryptée.

Ce sont ces mêmes membres qui avaient conseillé à la mère de Mia d’enlever sa fille et de contacter Rémy Daillet pour passer à l’action.

Pour Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, « on retrouve chez Alice Pazalmar un discours qui est celui du complotisme le plus radical. On voit là les germes de ce qui pourrait être une dérive sectaire. ». Antivax, cette dernière adhère aussi aux thèses de QAnon.

Selon l’Unadfi, l’idéologie new age, en engageant ses « adeptes à se couper de la société pour en créer une autre », est une porte vers le complotisme et l’une des principales sources d’inspiration des mouvements comme One Nation. Pascale Duval, porte-parole de l’association, estime qu’il y a « vraiment chez eux un besoin de fuir notre société pour recréer la leur ».

Selon Laurent Nuñez, coordinateur national du renseignement, le plus grand danger d’un mouvement comme One Nation c’est le séparatisme. Le raisonnement de ces gens « qui se mettent en marge des règles de la République et rejettent toute autorité étatique ou locale » lui rappelle celui de l’ultra droite qui amène ses membres « à se retirer, s’entraîner, s’organiser, avoir la capacité de se défendre et finalement d’occuper un territoire ».

En 2020, la Miviludes a reçu neuf signalements sur One Nation.  (Sources : France TV Info, 15.11.2021, La Voix du Nord & BFM TV, 19.11.2021)

Pour visionner l’émission : https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/enlevements/enlevement-de-mia/one-nation-enquete-de-l-oeil-du-20h-au-coeur-d-un-mouvement-complotiste_4846133.html

Pour en savoir plus sur One nation, lire sur le site de l’Unadfi : La nation virtuelle ne verra pas le jour dans le monde réel : https://www.unadfi.org/actualites/groupes-et-mouvances/la-nation-virtuelle-ne-verra-pas-le-jour-dans-le-monde-reel/

  • Auteur : Unadfi