Les pasteurs évangéliques s’affichent

Le sociologue Baptiste Coulmont s’est intéressé, dans une étude publiée dans la Revue française de sociologie, aux affiches des églises pentecôtistes afro-antillaises de la région parisienne pour comprendre les logiques de charisme, de transmission de la foi et de l’information dans ces communautés. Pour cela, il a photographié et récolté plus de 200 affiches.


On recense près de 300 églises afro-antillaises pentecôtistes en région parisienne. Un mouvement disséminé, dont on parle peu, mais pourtant très actif. Des maires, comme Jean-Pierre Brard à Montreuil, ont déjà empêché des assemblées de se produire.

La règle est inexistante, les pasteurs sont affichés comme « pasteurs », mais on retrouve aussi des « prophètes », « évêques », « évangélistes », « doyens », « apôtres », « soeurs », ou même « mamans ». Les femmes pasteurs ou femmes de pasteurs sont représentées sur une affiche sur six.

Les termes employés sont l’élément le plus intéressant. En effet, beaucoup n’ont pas seulement une signification religieuse, ils sont aussi utilisés dans le monde de l’entreprise : séminaire, réunion, conférence… Des termes qui renvoient au développement personnel, à une dimension de cadre dynamique que les pasteurs essayent de prôner. Des gages de sérieux que l’on retrouve aussi dans leur habillement : la cravate, la montre, les lunettes, des signes vestimentaires de personnes qui ont du succès.

Source : Libération, Quentin Girard, 07.10.2013