De 50.000 en 1950, ils sont, soixante ans plus tard, environ 460.000.A ce chiffre s’ajoutent les « occasionnels » et ceux « qui revendiquent l’identité évangélique tout en ne fréquentant pas un lieu de culte ».
Le sociologue Sébastien Fath, spécialiste des Evangéliques, les estime à 700.000 personnes. Ces fidèles représentent désormais « quasiment la moitié du protestantisme français ».
Selon un sondage IFOP réalisé en 2010, la moitié des Evangéliques sont « des convertis, en majorité d’anciens catholiques (59 %) ou des personnes sans religion (28 %).
L’une des étiquettes que les Evangéliques français refusent est celle de l’assimilation à un évangélisme américain agressif et politisé. Et « pour maîtriser son image et œuvrer à son développement », la communauté évangélique est « enfin » parvenue à se doter d’un organe fédérateur : le Conseil national des Evangéliques de France (CNEF) qui absorbe ou agrège les fédérations antérieures.
Au niveau local, les églises évangéliques fonctionnent en autogestion, « avec les contributions théoriquement libres et souvent anonymes des membres, notamment la dîme qui égale jusqu’à 10 % du salaire mensuel. La création du CNEF a permis la mise en place d’un fonds commun pour soutenir les « politiques d’envergure nationale ».
Le vice-président du CNEF, Daniel Liechti, déclare ne pas avoir « la prétention » d’assurer qu’il n’y aura pas de dérive sectaire dans certaines églises évangéliques. Il donne l’exemple des pasteurs qui préconisent « la théologie de la prospérité » pour laquelle la conversion est censée garantir la richesse. Il y aurait quelques milliers de victimes en France.
Daniel Liechti rappelle également les signalements de dérives d’ordre financier ou sexuel reçus par la Miviludes. Mais, précise-t-il, ces dérives tiennent plus du fait divers ponctuel et sont liées à un pasteur donné. Enfin, il évoque les pratiques de guérison lorsqu’elles incitent à abandonner ou à refuser des soins et « à s’en remettre totalement au pasteur pour guérir » au risque d’y perdre « sa santé ou sa vie et son argent ».
Source : Le Monde des Religions, Maïté Darnault, mai-juin 2012