Les Églises brésiliennes vent debout contre les restrictions pour endiguer le Covid-19

Edir Macedo, fondateur de l’Église universelle du Royaume de Dieu (EURD)1 , l’un des principaux groupes évangéliques brésiliens, a appelé ses fidèles à minorer le danger du coronavirus, qu’il considère comme une tactique de Satan pour affaiblir les gens.

(Cet article est issu du Hors-série des Actualités de l’Unadfi // Spécial Covid-19 paru le 31 mars 2020. Consulter le dossier complet  : https://www.unadfi.org/aide-aux-victimes/demander-de-laide/actualites-communiques/hors-serie-actualites-de-lunadfi-special-covid-19/ )

Dans une vidéo, il explique qu’il n’y a aucune raison d’avoir peur : « Satan travaille avec la peur, la crainte, le doute. Et quand les gens sont dans la peur, la crainte ou le doute, ils deviennent faibles et n’importe quelle petite chose se transforme en pneumonie ».

 Au moment même où les autorités brésiliennes tentent d’interdire les rassemblements de plus de 500 personnes, Macedo affirme que « derrière toute cette campagne contre le coronavirus, il y a un intérêt économique, et là où il y a un intérêt économique, il y a la tactique de Satan. »

 Ces propos sont d’autant plus inquiétants que L’EURD est connue pour utiliser, sans succès, des amulettes magiques pour soigner différentes pathologies lors de ses cultes. « Parmi elles, la rose miraculeuse, le sel béni par le Saint-Esprit, l’eau du Jourdain, l’huile miraculeuse d’Israël ou les pierres du tombeau de Jésus. »

 Au Brésil, les mesures de restriction ne sont guère appréciées, ni respectées par les groupes religieux qui ne veulent pas renoncer aux rassemblements de leurs fidèles. Même s’ils distribuent du gel hydroalcoolique et leur conseillent de rester éloignés durant le culte, le risque de propagation du virus demeure important. Le 20 mars 2020, Silas Malafia, fondateur de l’Assemblée de Dieu Victoire en Christ et allié du président Jair Bolsonaro, a gagné en justice le droit de garder son église ouverte. Plus de 1500 de ses fidèles se sont réunis dans ce que l’un de ses pasteurs qualifie « d’hôpital spirituel ». Ana Paula Valadão, une chanteuse de gospel brésilienne, qui suggérait que les Églises voulaient poursuivre leurs activités pour continuer à recevoir les dons de leurs fidèles, s’est vue rétorquer par Silas Malafia qu’ils pouvaient faire des dons en ligne. L’archevêque de São Paulo a lui aussi décidé d’adopter une position similaire à celle de Silas Malafia.

Les restrictions demandées par les autorités sont d’autant plus difficiles à faire respecter que Jair Bolsonaro lui-même a récemment qualifié le coronavirus de « fantasme médiatique » et a pris un bain de foule au mépris de toutes les recommandations médicales.

 (Sources : Secrétariat RIES, le 19.03.20 & Urban Fusion, 20.03.2020)

  1. Connu aujourd’hui en France sous l’appellation de Centre d’Accueil Universel (CAU)
  • Auteur : Unadfi