Depuis la mise en place du dispositif gouvernemental permettant la remontée des situations aux services de l’Etat, 3100 cas de radicalisation ont été signalés par des proches ou les services publics.
Les services publics ont fait une analyse de ces cas :
– 25% concerne des mineurs.
– 35% sont des femmes.
– 40% sont des convertis.
– Plus les individus sont jeunes, plus la proportion de femmes et de convertis augmente.
– À l’exception de la Creuse, tous les départements sont touchés.
– 9% des personnes concernées seraient déjà en Syrie.
Les profils des candidats au jihad sont très variés mais tous ont en commun d’être en perte de repères et en rupture avec leur environnement.
Le préfet N’Gahane, chargé du volet prévention du dispositif, insiste sur le fait que le « phénomène de radicalisation n’a rien à voir avec la religion. Il ne s’agit pas de conversion à l’islam mais au radicalisme, même pour les musulmans. » Selon son analyse, la « prothèse identitaire » du discours jihadiste viendrait combler une faille identitaire bien plus qu’un désir de religion. Le voyage vers le Cham – territoire comprenant la Syrie et plusieurs pays limitrophes – agirait comme une revalorisation narcissique.
(Source : Le Monde, 26.03.2015)