Les dérives d’une psychanalyse

Témoignage

Dans son numéro 29 du 1er trimestre 1991, Bulles publiait un article sur La Famille de Nazareth et l’Atelier de Psychanalyse existentielle, alertant sur les dangers du pouvoir absolu du fondateur Daniel Blanchard. Au fil des années, les dommages psychologiques et familiaux sur les membres de ces groupes et leurs proches ont été régulièrement dénoncés auprès des associations de victimes et Bulles a publié, en 2006, l’analyse d’anciens adeptes sur le « système Blanchard » et les comportements manipulatoires des dirigeants. L’auteur du témoignage qui suit a été membre pendant une quinzaine d’années de l’APE2 ; sorti du mouvement, il lui a fallu plusieurs années pour réaliser que la « psychanalyse » proposée ne conduisait pas à l’autonomie mais à la soumission aux dirigeants. La description des conditions et du déroulement de cette pseudo thérapie permet de comprendre comment se met en place, sur l’ensemble des adeptes, une emprise sectaire dangereuse.

Psychanalyse individuelle

La méthode

Le travail analytique de Daniel Blanchard (DB) consistait à décortiquer mon inconscient à partir de ce que je racontais : rêves, lapsus, vie quotidienne, doutes et tout ce qui me venait à l’esprit.

Une technique utilisée systématiquement était d’associer les personnes que je citais à des personnes de l’APE, de la Famille de Nazareth ou d’autres patients que je côtoyais en salle d’attente. Par exemple, ma mère, dont je rêvais, était une telle, un ami était un tel, etc. Ensuite, DB formait une sorte de réseau symbolique de liens, de renvois, d’idées entre ces personnes : puisqu’une telle est ma mère… son mari est donc mon père… ce qui indique ceci ou cela de mon inconscient suivant la personnalité de ce père symbolique.(…)

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