Suite à une enquête menée par le Guardian sur les Témoins de Jéhovah, plus d’une centaine de personnes ont rapporté des allégations d’abus sexuels sur enfants et d’autres mauvais traitements.
Face à cette déferlante, des députés britanniques exigent une action du gouvernement, à l’image de la députée travailliste Sarah Champion qui se dit « extrêmement préoccupée, mais pas surprise, par les allégations de maltraitance d’enfants au sein du mouvement des Témoins de Jéhovah ». Elle ajoute, « chaque fois qu’il y a société fermée avec un déséquilibre de pouvoir inhérent, le potentiel d’abus est là. »
Préoccupé par la sécurité des enfants Témoins de Jéhovah, le député conservateur Alex Chalk envisage, lui aussi, de soulever la question au parlement. Il s’indigne de la culture de dissimulation entretenue par le groupe.
Parmi les personnes qui ont contacté le journal, 41 ont subi des abus sexuels, 48 des violences et 35 ont entendu parler d’abus sexuels et de maltraitances au sein du groupe.
Mais pour l’avocate Kathleen Hallisey, qui suit déjà une quinzaine de victimes, « compte tenu du nombre de Témoins de Jéhovah au Royaume-Uni » et de l’omniprésence des abus dans organisation, il pourrait y avoir des milliers de victimes.
Sarah Champion s’inquiète aussi des tribunaux internes du groupe et de la règle des deux témoins qui dissuade les victimes de dénoncer leurs agresseurs. Ce que corrobore une ex Témoins de Jéhovah qui a connu deux jeunes filles maltraitées, réduites au silence au sein de leur congrégation.
Une autre jeune femme abusée par son père a tenté de mettre fin à ses jour à l’âge de quatorze ans quand sa congrégation à préféré dissimuler l’affaire et en a détruit les preuves.
Lorsque la Charity Commission a été informée des résultats de l’enquête du Guardian, ses membres ont déclaré qu’ils poursuivaient leurs investigations sur la Watch Tower Bible and Tract Society de Grande-Bretagne, l’instance dirigeante des Témoins de Jéhovah au Royaume-Uni.
(Source : The Guardian, 26.03.2018)