Selon les données recueillies par la RTS (Radio Télévision Suisse), les arnaques au maraboutage augmentent. On dénombre quatorze cas d’arnaques depuis le début de l’année. Un chiffre relativement faible, mais représentant une somme de 150 000 francs suisse au total, ce qui montre l’étendue du préjudice financier.
Selon la police vaudoise, le chiffre serait plus élevé, mais les victimes n’osent généralement pas porter plainte, soit par honte, soit par crainte que le sortilège du marabout soit levé si une plainte est déposée.
Selon la police ces voyants ou ces médiums d’origine africaine, viennent de France et prennent contact avec leurs clients via des petites affiches distribuées dans les boîtes aux lettres. Le paiement doit souvent être envoyé à l’étranger.
Le profil des victimes : des femmes fragilisées émotionnellement et prêtes à beaucoup pour faire revenir l’être aimé.
La police recommande de ne pas transférer au marabout une somme qui dépasserait le prix d’une consultation « normale » d’un médium ou d’un voyant, c’est-à-dire quelques centaines de francs.
Benoît Gaillard, conseiller communal socialiste à Lausanne, réclame de la part des pouvoirs publics, et plus précisément de la Ville de Lausanne, davantage de prévention et de répression. Car il semblerait qu’en Suisse romande, la question des dérives sectaires soit plus ignorée qu’en Suisse Alémanique. Le fait que la pratique du maraboutage soit une activité qui vise des personnes particulièrement vulnérables et qui présente « le risque, ensuite, de basculer dans quelque chose de pénal » appelle à une réaction des autorités : « il y a un point commun entre le maraboutage et les dérives sectaires, c’est le phénomène d’emprise. On entre dans la démarche pour y chercher des avantages et on s’aperçoit ensuite que sortir de cette démarche va procurer des désavantages. On commence à vous dire : « si tu pars, tu vas avoir des problèmes », a-t-il déclaré.
Benoït Gaillard établit donc trois priorités : documenter le phénomène, faire de la prévention et qualifier, encadrer et surveiller certaines pratiques.
(Source : rts.ch, 08.09.2022)