L’énigmatique organisation du Vatican 

Officiellement reconnue par le Vatican, l’Opus Dei (Œuvre de Dieu en latin) est accusée depuis des décennies de dérives sectaires, d’endoctrinement et de collusions politiques. Si elle affirme prôner la sainteté par le travail, ses méthodes et son influence intriguent et inquiètent, au sein même de l’Église.

Fondée en 1928 par le prêtre espagnol Josemaría Escrivá de Balaguer, dans un contexte d’agitation politique et religieuse, l’Opus Dei s’est construite autour d’un objectif radical : faire de chaque fidèle un saint dans son quotidien professionnel. Mais derrière ce message de piété active, se cache une organisation ultra-disciplinée, marquée par la soumission à l’autorité et la dissimulation.

Dès ses débuts, l’Œuvre a suscité la méfiance, notamment pour ses liens étroits avec le régime franquiste, et son rejet de toute forme de modernité ou de progressisme. Reconnue officiellement par le Vatican en 1950, elle s’est progressivement imposée dans les sphères du pouvoir ecclésiastique grâce au soutien de papes influents, comme Pie XII ou Paul VI. Son fondateur, canonisé en 2002, avait su tisser des réseaux puissants au cœur de la Curie romaine.

Popularisée par le Da Vinci Code de Dan Brown, où elle est représentée comme une société secrète prête à tout pour protéger les secrets de l’Église, l’Opus Dei a vu sa réputation se détériorer. Si cette fiction romanesque exagère certains aspects, elle s’est appuyée sur de vraies polémiques : exploitation de jeunes femmes, contrôle mental, pratiques d’automortification, ou encore mépris envers la littérature progressiste, allant jusqu’à interdire des auteurs comme Voltaire, Hugo ou Zola.

Des témoignages d’ex-membres, comme Véronique Duborgel, dénoncent une emprise psychologique intense, une hiérarchisation extrême des rapports, et des pressions financières. L’Opus Dei a même été condamnée en France pour travail dissimulé en 2013.

Aujourd’hui, cette « Église dans l’Église », comme la qualifient certains, reste fidèle à son idéal de sainteté par le travail, tout en cultivant une opacité qui continue d’alimenter les fantasmes… Et les critiques. 

(Source : Geo, 03.05.2025)

A lire aussi sur le site de l’Unadfi : L’Opus Dei n’est plus en odeur de sainteté : https://www.unadfi.org/actualites/groupes-et-mouvances/lopus-dei-nest-plus-en-odeur-de-saintete/

  • Auteur : Unadfi