De plus en plus de personnes pensant que la fin du monde et l’écroulement de notre société sont imminents se radicalisent dans leurs croyances survivalistes. Le Figaro a enquêté pour comprendre leurs idées et leurs méthodes.
Événements anxiogènes, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la pandémie mondiale ou encore la crise écologique poussent des personnes à adopter un mode de vie survivaliste basé sur le repli. Elles craignent le chaos ou encore le manque de ressources, de matières premières ou de victuailles. Le Figaro est allé à la rencontre de certaines de ces personnes. Les journalistes ont pu constater que leurs domiciles sont prêts pour une fin du monde, avec des stocks de vivres, de talkies-walkies, d’allumettes ou de bougies. Certains se payent même le luxe d’un bunker et d’autres stockent aussi des armes.
Le survivalisme a son propre langage, un grand nombre d’ouvrages et de sites spécialisés sur Internet dispensent conseils et techniques. Le survivalisme est dès lors devenu un véritable business et les sites spécialisés voient leurs fréquentations et leurs chiffres d’affaires exploser. Pour Bertrand Vidal, sociologue à l’université Paul-Valéry de Montpellier et auteur d’un ouvrage sur le mouvement survivaliste, il est paradoxal de voir cette communauté se réalise par la consommation alors qu’elle est justement contre le consumérisme. Le sociologue constate aussi que ce mouvement et ses membres sont de plus en plus visibles que ce soit dans les revues ou sur les réseaux sociaux. Il voit les adeptes du mouvement devenir les héros de leurs vies.
Au-delà du survivalisme, certains adeptes se radicalisent. Dans certains stages de survie se mêlent aussi du complotisme, des théories d’extrême droite avec en toile de fond une volonté d’armement.
(Source : Le Figaro, 18.04.2022)