Le pasteur de l’Eglise Nuit de Dieu condamné huit ans de prison

Reagan B, le Pasteur de l’église Nuit de Dieu a été condamné à huit ans de prison par la cour d’assise des mineurs des Hauts-de-Seine pour viol et agression sexuelle sur deux femmes. Il a été acquitté pour des faits dénoncés par deux autres femmes, dont sa principale accusatrice, Anaïs U, qui avait porté plainte en 2018 pour des agressions sexuelles qu’elle aurait subi durant un an alors qu’elle était mineure.

L’enquête sur Reagan B avait débuté après la plainte déposée par Anaïs avec sa mère au commissariat de Nanterre. La jeune femme, âgée de 17 ans au moment des faits, avait été convaincue par le pasteur qu’elle était possédée par des esprits maléfiques. Pour la libérer il l’aurait soumise de 2017 à 2018 à des séances de « délivrance » au cours desquelles il l’aurait agressée sexuellement.

Son témoignage avait amené trois autres femmes à dénoncer les agissements du pasteur d’origine congolaise.

Lucie N., 49 ans, aurait été agressée sexuellement, en février 2016, lors d’une « opération spirituelle », tandis que Mireille O. affirme avoir été violée par le pasteur en août 2016 lors d’une cérémonie de « délivrance » au cours de laquelle il l’avait convaincue de « retirer le mauvais sperme de son ventre » cause, selon lui, de son infertilité et de ses problèmes de couple. Elle s’est enfuie de son bureau après qu’il l’a violée avec un doigt.

Si Reagan B a été reconnu coupable des abus sexuels commis sur Lucie N. et Mireille O., il a été acquitté pour les agressions dénoncées par Boningo M. et Anaïs U. La première aurait été agressée sexuellement en avril 2017 lors d’une délivrance mais il a été impossible pour la justice « d’établir avec certitude le caractère sexuel » de ces actes. Concernant Anaïs U., il était difficile « d’exclure une instrumentalisation de la parole de la fille par la mère » à laquelle le pasteur avait promis le mariage avant de l’éconduire.

L’accusé qui avait contesté l’intégralité des faits qui lui étaient reprochés est satisfait que les accusations de deux des plaignantes aient été invalidées.

Néanmoins, les expertises psychologiques faites sur le pasteur ont relevé qu’il « avait pu abuser (…) financièrement, puis sexuellement, les victimes supposées » en tant que « gourou ou guérisseur », en « asseyant sa domination » et en « manipulant mentalement ses adeptes ».

Reagan B est arrivé du Congo en 2015. Depuis, son église, d’abord basée à Vitry, n’a fait que croître, si bien que rapidement il a été obligé de trouver des locaux plus vastes.  À la tête de plusieurs églises en Afrique, il a emménagé à Villeneuve la Garenne.

Reagan B sait attirer les foules. Il se met en scène et n’hésite pas à se présenter comme un prophète, une bénédiction pour ses ouailles. « Très vénéré » par ses fidèles en raison de ses « pouvoirs magiques », il serait capable de miracles, dont celui de faire sortir des objets du corps de ses fidèles, un tour qu’il utilise souvent lors de ses offices avant d’inviter celui qui en a bénéficié à venir seul dans son bureau pour y subir « une opération spirituelle ».

Mais les services du pasteur ne sont pas gratuits. Chaque mois les fidèles doivent verser un dixième de leur revenu aux pasteur Reagan qui vend aussi divers services : dix euros les prophéties, 55 euros les délivrances ou 250 euros l’exorcisme des lieux d’habitation. D’après France Antilles il y aurait même une association secrète, les Disciples de l’ombre, dont les membres verseraient 200 euros par mois à Reagan B.

Le pasteur envisage de faire appel. 

(Sources : Le Parisien 12.05.2022 & 23.05.2022 & France Antilles 22.02.2019)

  • Auteur : Unadfi