Le gouvernement demande la dissolution de Moon

Le 12 octobre 2023, le gouvernement japonais a annoncé avoir demandé à la justice la dissolution de la branche japonaise de Moon aussi appelée Église de l’Unification.

Cette demande de dissolution fait suite à l’assassinat en 2022 de l’ancien premier ministre Shinzo Abe et à une enquête sur le groupe débutée en novembre 2022. Le ministre de l’Éducation japonais a déclaré que « compte tenu des graves dommages causés (…) il s’agit d’un cas qui peut faire l’objet d’une ordonnance de dissolution ». Le groupe est notamment accusé d’avoir contraint ses adeptes à faire des dons ou acheter des produits dans des conditions où leur choix ne pouvait être fait sereinement, entraînant des dommages et de graves séquelles psychologiques. Depuis décembre 2022, le gouvernement a fait voter un texte afin de limiter ces « ventes spirituelles » par lesquelles les groupes sectaires forcent les adeptes à acheter à un tarif élevé des produits de faibles valeurs en invoquant de prétendues vertus miraculeuses.

En cas de prononciation de la dissolution, le groupe pourrait perdre ses avantages fiscaux sans pour autant disparaitre. Pour Hajime Tajika, professeur de droit à l’Université Kindai, cela entraînerait une perte de crédibilité du mouvement qui pourrait perdre en effectif mais cela ne règlerait pas les problèmes du groupe qui pourra toujours exister. D’autant que le groupe semble toujours bénéficier d’un fort appui politique.

Le Japon compte environ 180 000 organisations religieuses. Deux ont déjà écopé d’une ordonnance de dissolution : Aum Shinrikyo, tristement connu pour son attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo et le groupe Myokakuji, dissout en 2002 pour avoir vendu des produits et services devant guérir les fidèles qui étaient prétendument possédés par des esprits de fœtus avortés et de bébés mort-nés. 

(Sources : Le Figaro, 12.10.2023 & Le Monde, 13.10.2023)

  • Auteur : Unadfi