La répartition des subventions est-elle vraiment équitable ?

Fairfax média, société australienne opérant dans le domaine des médias, a révélé que les écoles privées gérées par les frères de Plymouth reçoivent des financements trop importants de l’État fédéral et du gouvernement de Nouvelle Galles du Sud. Le montant de ces subventions pour les onze campus de l’école s’élèverait à plus de 10 000 dollars par étudiant et par an soit 800 dollars de plus que ceux de la Home Bush Ouest, l’une des écoles les plus pauvres de Nouvelle Galles du Sud.

De surcroit, ces écoles bénéficient de larges dons qui, ajoutées aux subventions permettent de garantir 22 000 dollars par étudiant et par an.
Le ministère de l’Éducation de Nouvelle Galles du Sud peine à s’expliquer sur les critères d’attribution de subventions : nombre d’étudiants, niveau socio-économique faible, présence d’élèves d’origine autochtone, faible maîtrise de l’anglais, etc. Or, parmi les étudiants des écoles gérées par les Frères de Plymouth, aucun n’est d’origine autochtone ou ne parle d’autres langues que l’anglais. La plupart sont issue d’un milieu socio-économique moyen.
Autre sujet de controverse : les ressources financières du groupe. Le dirigeant actuel se déplace en jet privé et le groupe a déjà participé au financement de plusieurs campagnes du parti libéral à hauteur de centaines de milliers de dollars. L’ enquête de Fairfax Média fait d’autant plus scandale, que les Frères de Plymouth acceptent les subventions de l’État, mais refusent de vivre au sein de la société afin de ne pas y être pervertis.

Ils n’hésitent pas non plus à ostraciser des membres de leur propre famille ayant quitté le groupe. En 2007, David Stewart, ancien directeur de l’une de leurs écoles, a révélé que leur système scolaire avait pour but d’empêcher les enfants d’être « corrompus par la lecture de choses telles que des romans ». En 2004, le leader mondial du groupe Bruce Hales déclarait que mettre les enfants dans le « système scolaire que le gouvernement nous a donné » reviendrait à « livrer les jeunes au monde ».

(Source : The Sydney Morning Herald, 05.07.2016)