La foi à l’épreuve du droit 

Selon la loi suisse, l’ayahuasca est un produit stupéfiant. Pour le prévenu convoqué à la barre du tribunal de police de Genève, il ne s’agit que d’une décoction, voire d’un sacrement.  

Un Italo-suisse âgé de 66 ans a été condamné à Genève pour avoir importé 20 litres d’ayahuasca, une décoction amazonienne à base de plantes psychotropes. L’homme, membre de l’Union du végétal (UDV), une église chrétienne fondée en 1961, a invoqué la liberté religieuse, considérant l’ayahuasca comme un sacrement « qui améliore la concentration et provoque un bien-être » et non comme une drogue. Son avocat, Me Stéphane Grodecki, a plaidé un usage spirituel, sans effet addictif qui ne devrait pas tomber sous le coup de la loi sur les stupéfiants. Il a insisté sur l’absence d’intention délictuelle arguant que son client avait rempli les documents douaniers et s’était acquitté de la TVA. 

Le tribunal a, pour sa part, estimé que la mixture constituait une préparation active et donc un stupéfiant au regard de la législation suisse. Le juge a estimé que la liberté de croyance s’arrête lorsque la santé publique entre en jeu. Il a condamné le prévenu à 40 jours-amende avec sursis et ordonné la destruction des substances saisies. Le sexagénaire a fait appel. 

(Source : 20 Minutes, 07.04.2025) 

A lire aussi sur le site de l’Unadfi : L’ayahuasca, un remède ancestral au cœur des débats : https://www.unadfi.org/actualites/domaines-dinfiltration/sante-et-bien-etre/pratiques-hygienistes-et-traditionnelles/layahuasca-un-remede-ancestral-au-coeur-des-debats/

  • Auteur : Unadfi