La dangerosité des sectes ne doit pas être sous-estimée

Depuis sa création, le CIAOSN a reçu plus de mille demandes d’informations sur divers groupes sectaires. Sandrine Mathen, psychologue et analyste au centre, explique que tout le monde est une cible pour les sectes, néanmoins, il est possible de distinguer des profils plus à risque : personnes en recherche spirituelle, personnes fragiles, dépressifs chroniques.

Le député, André Frédéric, fondateur de l’association AVISO cite parmi les groupes présents en Belgique, Sukyo Mahikari, Sahaja Yoga, la Méditation Transcendantale, les Témoins de Jéhovah…
Le Témoignage d’Alexandre Cauchois, ex-adepte des Témoins de Jéhovah apporte un éclairage sur ce groupe. A l’âge de vingt-cinq ans, il quitte le groupe car les contraintes qui lui étaient imposées étaient devenues trop lourdes. Dès son enfance, il s’est senti différent et isolé du reste de la société. A l’école, l’interdiction de participer à la préparation des fêtes de Noël, Pâques…, le mettait automatiquement à l’écart des autres enfants. Quand il a commencé le porte-à-porte, à l’âge de six ans, en entendant les insultes dont son père était l’objet, il a compris que sa situation était anormale. Il avait à peine dix ans lorsque son père l’a obligé à signer un acte stipulant qu’il refuserait une transfusion en cas de problème lors de l’intervention chirurgicale qu’il devait subir.
 

Il a vécu son adolescence comme une période de privation et de grande violence psychologique. Une fois parti du groupe, sa famille et ses amis Témoins de Jéhovah lui ont tourné le dos. Pour eux, c’est l’ultime moyen, en faisant souffrir l’exadepte, de le faire changer d’avis. Malgré les pressions qu’il a subies, il n’est pas revenu sur sa décision, car selon lui, chez les Témoins de Jéhovah, il était « né avec une vie sans avenir ».

(Source : La Dernière Heure, 25.10.2016)