Une célébrité québécoise, l’humoriste Karen Arseneault, a passé les dix-neuf premières années de sa vie au sein des Témoins de Jéhovah.
Sa mère a intégré le groupe peu de temps après sa naissance. Si leur père n’en a jamais fait partie, ses trois soeurs et elle ont rejoint leur mère dans le mouvement. Très jeune, Karen a été une adepte zélée faisant la fierté des adultes. Elle appréciait la façon dont les autres membres la valorisaient, si bien qu’elle était convaincue d’être à la bonne place, en dépit des moqueries subies à l’école. « Quand le lavage de cerveau est efficace, on est assez blindé contre tout ça » selon elle.
Mais tout a basculé lorsqu’elle a voulu faire des études. Le comité judiciaire des Témoins de Jéhovah lui ayant refusé de se rendre loin de son domicile pour éviter les tentations, elle a intégré une école qui forme aux techniques d’usinage et s’est retrouvée au milieu de 70 garçons. Karen, qui a caché son appartenance aux Témoins de Jéhovah, s’est bien intégrée à son nouvel environnement et a rencontré un jeune homme qu’elle a finalement amené aux réunions du groupe. Mais la pression de la secte étant trop lourde, il l’a quittée. Le chagrin a ébranlé sa foi qui a fini par s’éteindre progressivement à mesure qu’elle prenait son indépendance financière. C’est finalement une autre relation qui lui a fait prendre conscience du lavage de cerveau dont elle avait été victime et l’a amenée à rompre avec le groupe et sa famille. Chanceuse, elle a été rejointe un an plus tard par sa mère et ses deux soeurs.
Malgré une enfance heureuse au sein de sa famille et le départ de ses proches du groupe, elle a ressenti le besoin de consulter un psychologue pour essayer de se défaire « de la culpabilité bien ancrée par son ancienne communauté ».
(Source : Québec Hebdo, 07.12.2020)