Depuis quinze ans, Jacques Lejeune, un ex-Témoin de Jéhovah originaire de Liège (Belgique), dont l’exclusion a ruiné sa vie sociale, mène un combat judiciaire contre les Témoins de Jéhovah pour être reconnu par la justice comme victime de discrimination.
Ayant épuisé tous les recours devant la justice belge, Jacques Lejeune tente de se faire entendre devant la Cour européenne des droits de l’Homme en déposant une requête contre l’Etat belge qui n’a jamais statué en sa faveur.
Si sa requête passe l’étape de la recevabilité, il pourra essayer de faire reconnaître le préjudice qu’il a subi depuis son excommunication en 2002 pour avoir soutenu un membre de sa congrégation qu’un conflit comptable opposait à un dirigeant de la communauté.
Rentré dans le groupe en 1985, il y a rencontré son épouse. Toutes ses relations, sa belle-famille, ses amis et certains des clients de son cabinet comptable étaient Témoins de Jéhovah. Depuis son excommunication, ses proches membres de la communauté ont reçu pour consigne de l’ignorer, excepté son épouse avec laquelle il vit toujours sous condition d’éviter les sujets de conversation en rapport avec la religion.
Ostracisé depuis son éviction, il souhaite démontrer que les consignes données aux Témoins de Jéhovah sur l’attitude qu’ils doivent adopter envers les non-membres divergent selon que la personne est un simple quidam ou un ancien adepte. Les premiers étant bien mieux considérés que les seconds. Selon lui, cette différence de traitement constitue une discrimination envers les ex-adeptes victimes d’ostracisme.
En cas de succès de Jacques Lejeune, les Témoins de Jéhovah pourraient être amenés à devoir revoir leur mode de fonctionnement.
Il plaidera son cas le 18 décembre 2019.
(Source : Sud Presse, 14.10.2019)