Les adeptes d’une secte indienne, La Mission du Réveil de la Lumière Divine (Divya Jyoti Jagrati Sansthan), ont placé le corps de leur chef spirituel, Shri Ashutosh Maharaj Ji dans un congélateur, « dans des conditions dignes du froid régnant au sommet de l’Himalaya », conditions requises pour atteindre le point ultime de conscience.
Déclaré cliniquement mort le 29 janvier dernier, les médecins ont fait savoir qu’il était décédé des suites d’une crise cardiaque. Mais les adeptes ne l’entendent pas ainsi : Maharaj est simplement en état de méditation profonde. En prévision de son retour, ils ont placé la dépouille au frais pour conserver son enveloppe corporelle. Pour les membres de cette communauté de Nurmahal, petite ville du Penjab, « sa sainteté Shri Ashutosh Maharaj Ji est toujours en état de samadhi », c’est-à-dire la dernière étape durant laquelle le yogi atteint la réalité ultime.
Pour le porte-parole du gourou, Maharaj « n’est pas mort. La médecine ne comprend pas les choses comme la science yogique. Nous allons attendre et voir. Nous sommes confiants dans son retour ». Leur leader les avait d’ailleurs prévenus qu’il serait absent pendant un long moment.
Derrière ces apparentes considérations spirituelles pourrait se cacher une sombre querelle de succession, le temps de mettre la main sur l’héritage. Cette thèse est soutenue par l’ancien chauffeur du gourou qui n’a pas réussi à obtenir gain de cause devant la justice. En effet, le tribunal du Pendjab a donné raison aux adeptes de la Mission du Réveil de la Lumière Divine qui sont donc autorisés à disposer du corps.
La Mission du Réveil de la Lumière Divine qui revendique 30 millions de fidèles dans une quinzaine de pays, appelle ses adeptes « à ignorer les nouvelles alarmistes du monde extérieur sur leur leader et à pratiquer la méditation autant que possible pour profiter de l’énergie positive créée par Sa Sainteté Shri Ashutosh Maharaj Ji ». Pour ses membres, « toute information contredisant la thèse de samadhi est à considérer comme fausse ».
Sources : Le Parisien, 14.03.2014 & Le Figaro, 17.03.2014