Il fuit sa communauté pour vivre sa vie

En juin 2008, Luzer Twersky a quitté la communauté hassidique à laquelle il appartenait. A 22 ans, assumant son athéisme, il décide de partir laissant sa femme épousée par contrainte. S’en sont suivies sept années d’errance durant lesquelles il a tenté de faire sa place dans un monde dont il ignorait tout.

Il avait fini par tout détester : leurs barbes longues, leur nourriture, leur justice interne et leurs certitudes. Il n’avait reçu que l’enseignement talmudique. Il avait grandi à Brooklyn mais parlait à peine l’anglais.
Sans compétence professionnelle, sans connaissance basique, il appréhendait d’aborder le monde extérieur qu’on lui avait décrit comme hostile. On lui avait appris que les non-Juifs les haïssaient et voulaient les exterminer, qu’ils étaient des assassins, des violeurs, des dégénérés, des citoyens de seconde zone. On lui avait prédit que s’il pénétrait le monde extérieur, des choses atroces lui arriveraient, qu’il deviendrait un toxicomane criminel.
Pour Luzer Twersky, la communauté hassidique restreint le champ éducatif des enfants afin de les priver d’instruction et d’ouverture d’esprit. Elle vilipende le monde extérieur afin de contraindre ses membres à rester en son sein, n’hésitant pas à excommunier ceux qui oseraient la quitter.

S’il avait été difficile de quitter la chaleur de sa communauté, sa famille et ses amis, il lui semblait encore plus difficile de les remplacer. Puis, il est devenu acteur et a trouvé une nouvelle famille dans son entourage professionnel et dans une association d’anciens juifs orthodoxes. Aujourd’hui, il est heureux : ces personnes l’aiment pour ce qu’il est et pour ce qu’il est en train de devenir.

(Source : Huffington Post, 15.06.2015)