Enfants sorciers

La pratique de l’exorcisme est courante dans les églises pentecôtistes et les enfants en sont les principales victimes. Certains pasteurs les
accusent de sorcellerie et les entraînent dans le rejet et la stigmatisation. Devenant de facto victimes d’abus, l’enfant « sorcier » peut être
contraint à jeûner durant des jours ou être battu y laissant parfois sa vie.

Soixante cas ont été recensés en 20151 mais la police de Londres estime que le nombre de ces crimes est largement sous-évalué car ils ne sont pas tous déclarés. Terry Sharpe, à l’initiative du projet Violet, unité de police dédiée à ces questions, prévoit même une autre forte hausse de ces crimes dans les prochaines années.
Les abus sont le plus souvent commis par les adeptes de petites églises ayant surgi dans les parkings ou dans les séjours de particuliers qui se déplacent d’un quartier à l’autre lorsqu’elles se sentent menacées par les autorités. Ne disposant pas de sources de revenus suffisantes, elles s’assurent des rentrées d’argent confortables en facturant les exorcismes jusqu’à 700 euros. Ces revenus leur permettent également de se livrer à la concurrence avec les autres congrégations.

Lutter contre ces abus est une tâche difficile. Les pasteurs auteurs d’abus sont des personnalités charismatiques puissantes au sein de leurs communautés fermées. 

La police s’inquiète également des exorcistes indépendants. Ils n’appartiennent à aucune foi et font la publicité de leurs pouvoirs d’exorciste comme on le ferait avec une marchandise. À la gare de Stratford, à l’orée du parc olympique, quelques cartes publicitaires proposent de se débarrasser d’une possession démoniaque pour 70 livres.

(Source : The Economist, 09.12.2015)

1- Lire aussi sur le site de l’UNADFI, Hausse des maltraitances d’enfants : https://www.unadfi.org/groupe-et-mouvance/hausse-des-maltraitances-d’enfants