Elle prive son enfant de nourriture car elle le pense habité par le diable

La Cour d’assisse de Basse-Terre (Guadeloupe) a condamné Tatiana Petit à une peine de 10 ans de prison pour avoir laissé mourir son fils âgé de trois en le privant de nourriture et en le maltraitant quotidiennement. Elle le croyait victime d’un mauvais sort, habité par le diable.
 

Au terme de trois jours de débat, le jury a dû se prononcer sur la responsabilité de la mère. Au vu de cette condamnation, il semble qu’il ne se soit pas laissé influencer par les délires magico-religieux de la jeune femme. Il a même réfuté l’argument de la pathologie mentale dont elle aurait souffert au moment des faits.
 

La mère a dû également répondre des mauvais traitements infligés aux trois frères et soeurs du petit Paul. Reste que ses trois autres enfants la réclament. « Les retrouvailles de ses enfants doivent être entourées de garantie. Elle sera éligible à mi-peine à la liberté conditionnelle en vue de la peine que je propose » expliquait Mme Champrenault, procureur général en requérant 10 ans de réclusion criminelle avec un suivi socio-judiciaire de 10 ans en fixant à 5 ans la durée d’emprisonnement en cas de non respect de la procédure.
 

Pour la défense, « Tatiana n’était pas bien à cette époque et tous les témoins le reconnaissent. » Elle a été influencée par la compagne de son ex-ami chez qui elle vivait et qui lui prenait tout son argent, « son discernement était aboli ».
 

Me Roland Ezelin, son confrère, évoquait quant à lui de multiples responsabilités : celle des pouvoirs publics qui n’ont pas pris en compte une lettre d’alerte de la grand-mère et celle de l’école qui n’a pas réagi.
 

(Source : France-Antilles, 12 et 16.06.2014)