Détournement des dons par un pasteur

Charles B, pasteur principal de l’Eglise de la Bonne Semence, est accusé d’avoir détourné environ 2 millions d’euros provenant de dons des fidèles.

Tracfin, l’agence chargée de la lutte contre les circuits financiers clandestins avait constaté d’importants soucis dans les comptes de la Bonne Semence. La brigade financière a mené une enquête et conclu que l’argent des fidèles transitaient directement sur le compte personnel du pasteur ou sur celui de sa société. Le 19 septembre dernier il a été interpellé et placé en garde à vue, ainsi que sa femme, pour des faits d’abus de confiance, blanchiment d’argent et travail dissimulé depuis mars 2009. Le parquet de Créteil a décidé le renvoi au tribunal correctionnel de cette affaire. Ils devraient être jugés en janvier 2024. Le couple est sous le coup d’un contrôle judicaire et le pasteur a interdiction de prêcher ou de mener toute autre activité en lien avec son organisation.

Les enquêteurs ont pu constater comment était utilisé l’argent des fidèles et ont saisi des biens lui appartenant : des biens immobiliers, des comptes en banque, 20 000 euros en cash, 46 000 euros de devises étrangères, une voiture a 19 500 euros, 256 000 euros d’objets de luxe et de meubles ou encore 130 000 euros de chaussures. Les fidèles pensaient faire des dons à des actions caritatives, comme pour le financement d’un orphelinat au Congo, alors que ces offrandes permettaient le financement du train de vie du pasteur et sa compagne. Le pasteur a réagi à ces différentes accusations en estimant que c’était son argent, sa récompense pour avoir délivrer ses fidèles du mal et qu’il pouvait en faire ce qu’il voulait.

Présente en région parisienne, l’Eglise de la Bonne Semence a prospéré ces dernières années. Les fidèles sont nombreux en France mais aussi à l’étranger. Le pasteur Charles B est très suivi sur Youtube où il compte plus de 190 000 abonnées. Ses prêches sont diffusés en direct, durant lesquels est présenté à l’écran le relevé d’identité bancaire de sa société. 

(Source : Le Parisien, 21.09.2023)

  • Auteur : Unadfi