Juliana Bühring est née dans la communauté des Enfants de Dieu. Cycliste, elle puise dans la rage accumulée durant son enfance pour tenter de battre des records. Elle souhaite mettre sa détermination et ses efforts au service des personnes qui, comme elle, ont dû fuir un mouvement sectaire.
La secte des Enfants de Dieu a été créée dans les années 1960 par un ancien pasteur David Berg. Le sexe était au coeur des pratiques sectaires : le flirty fishing pour les jeunes femmes (prostitution à des fins de prosélytisme) et l’initiation à la sexualité des enfants dès le plus jeune âge. À son apogée, le groupe comptait des milliers de membres.
Comme les autres enfants du groupe, Juliana Bühring a été séparée de sa famille à l’âge de quatre ans. Ses 17 frères et soeurs étaient éparpillés dans le monde entier. Les adultes de la communauté se chargeaient de l’éducation des enfants. Beaucoup étaient violents et les sévices étaient courants.
Juliana a tenté de s’échapper pour la première fois à l’âge de 13 ans. Mais c’est la mort par overdose de l’une de ses demi-soeurs qui lui a donné la force de prendre la fuite. Âgée de 23 ans, elle vivait alors en Ouganda. Elle a trouvé un travail à Kampala, ce qui lui a permis de rejoindre l’Angleterre.
Installée aujourd’hui en Italie, elle espère grâce à la compétition sportive amasser des fonds pour la fondation Safe Passage, association oeuvrant pour les sortants de mouvements sectaires et pour la sensibilisation à leurs difficultés. Le 23 juillet 2012, elle s’est engagée dans un périple de 144 jours parcourant près de 29 000 kilomètres. Depuis, elle a enchaîné les compétitions et les exploits qui lui ont permis de récolter plus de 20 000 dollars pour la fondation. L’argent servira à financer les voyages de ceux qui veulent fuir un mouvement sectaire et leurs frais de scolarité pour leur permettre de démarrer une nouvelle vie.
(Source : Glamour, Helen Rumbelow, 13.05.2016)