Ils privilégient l’émotion au rationnel, la guérison immédiate au salut dans l’audelà.
Ils ont quitté « l’Église de Papa » et ses dogmes « barbants », selon eux, pour
une église exubérante où souffle l’Esprit Saint, « l’Esprit de Pentecôte ». Là s’expriment
des « charismes », ces dons extraordinaires, là ils assisteront en « live »
aux prodiges annoncés sur Internet. Des soirées de « miracles et de guérisons »,
qui mettront un terme à leurs souffrances physiques, psychiques, spirituelles.
Certains « bergers » charismatiques », prêtres ou pasteurs auto-proclamés, les
encouragent même à abandonner leurs traitements conventionnels au profit
de pseudo-thérapies New Age, pas très catholiques… Telles l’ennéagramme ou
l’agapèthérapie, où s’entremêlent religion, ésotérisme et psychologie de bazar. A
recette fructueuse, on ne regarde pas forcément aux dérives sectaires et à leurs
dégâts.
Gilbert, un « délivrant » charismatique
Un week-end de décembre 2009, quelque 2.000 fidèles s’étaient réunis à Namur
en Belgique pour un rassemblement oecuménique charismatique. Pasteurs,
« bergers », prêtres, popes, une trentaine de figures du Renouveau Charismatique,
inspiré du Pentecôtisme américain, animaient cette grand-messe pan-chrétienne
de deux jours.
Parmi eux, l’incontournable Carlos Payan, et ses « huiles miraculeuses de Jérusalem
», la prophétesse grecque Vassula Ryden qui aurait prédit l’attentat contre
le World Trade Center, ou l’américaine Deborah Kendricks dont les prières auraient
permis le redressement de jambes torses, et mieux encore : la réunification
des deux Allemagne.