Des Éblouis devenus aveugles et insensés

Cinéma

« Une odyssée tour à tour choquante et bouleversante, Les Éblouis ouvre les yeux. » François Lévesque, Le Devoir 4.12.2019

Le récent film de Sarah Suco, Les Éblouis, illustre de façon magistrale la dérive mortifère d’une famille tombée sous le charme, puis dans l’enfer d’une communauté catholique charismatique.

Au-delà de ce groupe isolé, le film pointe du doigt l’effarante maltraitance -physique et psychologique – sur des enfants embrigadés dans des milieux quasi-totalitaires, où la parole du prêtre, du pasteur ou du gourou, prévaut sur celle des parents.

Sous les traits de Camille (la jeune actrice Céleste Brunnquell), 12 ans, la réalisatrice narre ce qu’elle-même a vécu au sein d’une paroisse convertie au Renouveau Charismatique. Cette mouvance venue des États-Unis, il y a 50 ans, inspirée du néo-pentecôtisme et dont le Pape Paul VI avait fait l’éloge, la qualifiant de « chance pour l’Église et pour le monde ».

Quoi de plus séduisant, en effet, que cette foi effervescente, émotionnelle, où souffle un Esprit Saint jadis méconnu, l’Esprit de Pentecôte ? Où s’exercent des « charismes », ces dons de guérison, de prophétie, d’exorcisme, de glossolalie ou « parler en langues », accessibles à chacun. Où l’on a l’impression de se dissoudre dans « l’effusion de l’Esprit », une transe paroxystique conduisant à un état modifié de conscience, propre à l’hypnose…

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  • Auteur : Unadfi
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