Le mouvement « Me too », qui a agité l’année dernière le monde du cinéma et de la politique, a aussi touché le monde du yoga. De nombreuses personnes se sont plaintes d’abus sexuels perpétrés par des instructeurs. La chaine de télévision américaine KQED a diffusé plusieurs témoignages de femmes abusées.

La chaine de télévision a pu constater que certaines femmes sont restées dans le déni de ces abus par peur d’être rejetée de la communauté fondée autour de leur instructeur. Elles avaient aussi peur d’accuser un professeur célèbre. Un point commun à ces témoignages est que les enseignants tirent parti de leur pouvoir et de leur position hiérarchique pour pouvoir abuser de ces victimes.

Pour certains experts, l’absence de législation et le manque de contrôle sur les qualifications des professeurs et les différentes écoles ont aggravé les problèmes d’une industrie en plein développement. Aux États-Unis, plus de 36 millions de personnes ont pratiqué du yoga en 2016 contre 16,5 millions en 2004. Cette pratique représente une industrie de 16 milliards de dollars en 2016. Cependant la plupart des professeurs ne sont pas agréés et n’importe qui peut devenir professeur de yoga. Seuls quelques états règlementent les programmes de formation des centres de yoga. Le déficit de surveillance et le dynamisme de ce marché intéressent fortement escrocs et abuseurs.

(Source : KQED, 07.09.2018)