Demande de jugement déclaratoire

Un couple d’ex-juifs hassidiques a intenté une action en justice contre le ministère de l’Éducation. Ils accusent l’Etat de ne pas leur avoir assuré une éducation conforme à ce qui est prévu par la loi. Le couple a été éduqué au sein d’une école religieuse privée de la communauté hassidique Tash à Boisbriand au nord de Montréal. Le procès a débuté au début du mois de février 2020 devant la cour supérieure du Québec.

Le couple avance qu’il n’a reçu aucun enseignement laïque au sein de l’école de sa communauté, ce qui aurait joué un rôle négatif dans leur vie et leur intégration à la société après leur départ du groupe en 2010. Le mari affirme que lorsque qu’il a quitté l’école il ne savait ni lire ni écrire en anglais ou en français1 et ne maîtrisait que l’usage des mathématiques de base. Les cours étaient principalement composés d’études du Talmud.

Le couple ne souhaite pas obtenir des dommages et intérêts mais prétend à un jugement déclaratoire affirmant que les écoles religieuses violent des lois provinciales notamment la loi sur l’éducation. Il souhaite voir déclaré que le gouvernement du Québec et plusieurs écoles et organisation hassidiques de la communauté Tash contreviennent à leurs obligations d’instruction publique.

Les avocats de la communauté ainsi que du gouvernement québécois ont rappelé que les choses avaient changé depuis que le couple a quitté l’école. De nouvelles règles stipulent que les élèves qui fréquentent les écoles religieuses doivent suivre un enseignement à domicile conforme au programme de l’instruction publique et doivent passer les examens provinciaux. La Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) reconnait une amélioration depuis que la communauté a passé un accord avec la commission. Le niveau des enfants reste tout de même inférieur à celui des autres enfants du pays. En 2014, la DPJ avait procédé à une évaluation des capacités scolaires des élèves des écoles de la communauté et avait constaté d’importantes lacunes en écriture, lecture et mathématiques.

(Sources : La Presse,10.02.2020 & Montréal Gazette,10.02.2020 & Le Devoir, 11.02.2020 )

1.Au sein de l’école il ne parlait que Yiddish

  • Auteur : Unadfi