Au Brésil, Jefferson Alexandrino de Lima et Fabiano de Amo remettent en question « la pratique du bannissement » dans les communautés religieuses. Ils militent pour « le dialogue, le respect et l’inclusion ».

La vie de Jefferson Alexandrino de Lima a pris un tournant quand il a rejoint les Témoins de Jéhovah dans l’État de Pernambuco, au Brésil, en 2008. S’engageant pleinement dans la foi, il a rapidement pris des responsabilités au sein de la communauté. Mais en 2020, il a remis en question des directives internes et s’est retrouvé ostracisé. Pour ses amis, des membres de sa famille et des dirigeants communautaires, il était « comme mort » résume-t-il. Aujourd’hui diplômé en psychologie, il s’est appuyé sur cette expérience pour mener une thèse universitaire sur le thème : « Ostracisme religieux et dépression ». Parallèlement, Fabiano de Amo, qui a connu un parcours similaire, vient de lancer une pétition en ligne plaidant en faveur des droits et du traitement respectueux des membres désaffiliés.

La recherche académique de Lima, qui s’appuie sur de nombreux témoignages, met en évidence les effets profonds que l’exclusion peut avoir sur la santé mentale. Ce travail, reconnu dans le monde universitaire, sert aujourd’hui de base de compréhension pour aider des personnes souffrant d’isolement.

La pétition d’Amo constitue un appel collectif à créer des ponts et combler le fossé entre les Témoins de Jéhovah actuels et les anciens. Elle insiste sur « la nécessité de dialogue, de liberté et de respect mutuel ». Elle témoigne également de la résilience et de la solidarité parmi les anciens membres qui clament que « des décisions de foi personnelles ne devraient pas engendrer une exclusion sociale ».

L’institution qui supervise les Témoins de Jéhovah au Brésil se défend de ces allégations affirmant qu’elle « n’encourage pas la rupture des liens familiaux ou communautaires ». Cette position officielle contraste avec les expériences partagées par Lima, Amo et d’autres. Et aujourd’hui, ils ont annoncé qu’ils allaient « poursuivre pour ouvrir le chemin du dialogue ». Des observateurs saluent « leur courage à affronter l’ostracisme de front » et leur « détermination pour faire changer les mentalités vers l’inclusion et le respect au sein des communautés religieuses ». 

(Source : BNN Breaking, 28.02.2024)