D’anciens membres de la Kriya Lightning Foundation se confient

Kriya Lightning Foundation, ou KLF, est un jeune mouvement fondé il y a quatre ans à Hong Kong, qui compterait plusieurs milliers de membres à l’international. Se référant à des motifs et concepts hindous, le mouvement pratique des méditations de groupe pour se « guérir ».

Sur le papier, le mouvement se présente comme « organisation à but non lucratif pour la liberté intérieure, la santé émotionnelle, le bien-être et l’éveil, qui propose gratuitement des enseignements, des cours, des ateliers et des retraites internationales ». Il se base sur la figure de Mahavatar Babaji, maître spirituel indien et incarnation du Dieu Shiva dans la religion hindouiste. Il est considéré dans le groupe comme « le vénéré père ». L’organisation reste à ce jour assez confidentielle. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires n’a jamais reçu de saisine concernant KLF, qui se développe en France, notamment en proposant des ateliers de méditation à des entreprises. Il y a quelque mois néanmoins, n’acceptant plus certaines dérives, une vingtaine de personnes ont quitté le groupe. Dix anciens membres ont témoigné auprès du Figaro du « calvaire » qu’ils ont subi.

A la tête du groupe, Ariel Lee, fille d’un très riche homme d’affaires hongkongais, et Chris Tracy, ancien étudiant en commerce et ancien élève à l’école thaïlandaise Agama Yoga. Ce dernier, décrit comme « cochant toutes les cases du sociopathe », se présentait aux membres du groupe comme le « lien le plus pur » vers le maître spirituel Mahavatar Babaji. Tous deux étaient considérés par les adeptes comme des êtres d’éveil pouvant les mener vers une guérison émotionnelle complète. Cette guérison consistait en l’abolition de l’ego par le biais de la méditation. Les anciens membres font état d’une « réforme de la pensée » et de « reconfiguration mentale ». Ces sessions relevaient selon eux de la « maltraitance émotionnelle » et étaient caractérisées par des « manipulations » et « humiliations publiques ». Tous décrivent également un système où quiconque remettait en cause certaines affirmations du couple était réprimandé publiquement, puis ostracisé. Le couple mettait même à l’écart des groupes entiers de femmes sous prétexte qu’elles étaient « pleines d’entités, de mauvaises énergies ».

La crise sanitaire aura été salutaire pour certains membres de KLF. En effet, même si les sessions de guérison ont continué en ligne, l’impossibilité pour KLF de poursuivre les retraites de groupes en Inde ou en Thaïlande a permis à certains adeptes de se rendre compte des dangers qu’ils encouraient et de se détacher progressivement de l’emprise du couple.  

(Source : lefigaro.fr, 25.05.2023)

  • Auteur : Unadfi