Rien ne ressemble davantage au « parler gourou » d’une secte, que celui d’une autre secte. Débutant invariablement par le « love bombing » ou « bombardement d’amour », il vise à séduire le futur adepte sans l’effaroucher, à réparer et nourrir son narcissisme : « Ce n’est pas un hasard » s’il a été choisi, car il est un « élu » et se voit confier la mission de créer un monde « plus pur ».
Au fil des jours, la mise en confiance se transforme en « allégeance inconditionnelle ». Tout ce qui est extérieur est rejeté et l’adepte ne peut, sous peine de trahison, mettre en doute la doctrine délirante de son « Maître spirituel ». Son sentiment de culpabilité est tel qu’il s’auto-censure et s’interdit tout retour à une vision rationnelle et ancienne du monde.
Une fois le disciple bien accroché, une fois établie la relation de toute puissance du gourou sur les autres, celui-ci va laisser libre cours à ses perversions, comme en témoigne le récit d’Irène. (…)
