La vice-procureur du tribunal de grande instance de Saint-Denis de La Réunion a requis cinq ans de prison contre l’ex-comptable de trois établissements (un lycée et deux collèges) pour avoir détourné plus de 1,6 million d’euros. Après avoir utilisé l’argent pour récupérer un amour déchu, le condamné est tombé sous l’emprise d’un sorcier gourou.
Dans un premier temps le comptable aurait versé des sommes importantes à une femme qu’il aimait afin de l’aider à payer ses travaux, l’argent provenant des caisses des établissements dont il assurait la comptabilité. Désespéré, il se tourne sur les conseils d’un proche vers un sorcier du nom d’Arnold Cadet capable de faire revenir l’être aimé. Ce dernier organise des rituels avec bougies, encens et il devient possédé par l’esprit de « Garmoune Moussa ». Ce gourou va alors faire des demandes onéreuses au comptable afin que ses souhaits se réalisent. Devant payer tous les rituels et aussi des sacrifices des d’animaux, il tombe dans un engrenage financier. Il effectue des virements bancaires destinés à la Direction générale des finances publiques directement sur le compte d’Arnold Cadet qui utilise cet argent pour s’acheter des voitures, payer des travaux, financer diverses activités ou rembourser les dettes des sociétés de sa compagne. En échange, le gourou promet au comptable de retrouver l’amour mais aussi la capacité de multiplier les billets ce qui pourrait renflouer les caisses des établissements scolaires.
Au final, le comptable aurait détourné plus de 1,2 millions d’argent public. La justice rappelle que malgré l’emprise, ces détournements restent des infractions extrêmement graves car il s’agit d’argent public détourné à des fins personnelles. Le parquet requiert à l’encontre du comptable cinq ans de prison dont la moitié en sursis probatoire et l’obligation d’indemnisation, et quatre ans dont la moitié avec sursis et l’obligation d’indemnisation contre Arnold Cadet. D’autres personnes ayant participé à ces arnaques financières ou ayant touché de l’argent se voient aussi condamnées et dans l’obligation d’indemnisation.
(Sources : Le Quotidien, 12.10.2020 & Clicanoo, 14.10.2020)