Tracie Dickey, dirigeante de l’Eglise Deliverance Tabernacle Ministries, déjà accusée de violence physique et extorsion d’argent sur des adeptes, est poursuivie pour travail forcé et fraude.
Tracie Dickey aurait convaincu des jeunes femmes de travailler pour lui donner ensuite leur salaire. Entre 2005 et 2013, elle aurait obtenu de quatre d’entre elles le reversement de près de 280 000 dollars.
Pour le parquet, les faits qui lui sont reprochés violent l’article 1589 du code pénal visant à protéger les victimes de traite et de violence. L’avocat de l’accusée affirme, quant à lui, que cette loi ne peut s’appliquer qu’aux cas de travail forcé concernant des immigrés que la méconnaissance de la langue et de la loi rend vulnérables et non aux adeptes de sa cliente qui, tous américains, sont en mesure de comprendre la loi. Les juges en charge de l’affaire ont rejeté cet argument.
Tracie Dickey a bien abusé de la vulnérabilité de ses adeptes. Pour les maintenir sous contrôle et les forcer à agir selon sa volonté, elle les isolait, les affamait, les frappait en public et les menaçait avec leur famille de punition divine.
Elle est également poursuivie pour fraude, accusée d’avoir détourné à son profit 130 000 dollars de commissions versées par des hôtels à une supposée agence de voyage, World ambassador travel. Des membres de l’église, travaillant entre autres pour la chaîne d’hôtels Hyatt à Chicago, versaient à l’agence de voyage des commissions pour des réservations fictives.
(Source : Chicago Law Bulletin, 06.02.2019)