Science et pseudo-science : une représentation médiatique déséquilibrée

Les phénomènes paranormaux et les approches pseudo-scientifiques bénéficient, dans l’ensemble des médias de masse, d’une couverture nettement plus importante que la science. C’est la loi du marché : les lecteurs ou téléspectateurs encouragent à leur insu des informations plus ou moins nocives pour l’intelligence et l’esprit critique.

D’autant que les promoteurs du paranormal et des pseudo-sciences aiment à entretenir la confusion, utilisant un vocabulaire emprunté à la science ou des termes scientifiques sortis de leur contexte. Par ailleurs, ils ont bien compris que faire appel au doute était rentable. Ils n’hésitent pas à miser sur les échecs de la médecine officielle pour susciter le scepticisme et faire miroiter les bienfaits des pratiques alternatives.
Les promoteurs des pseudosciences ont globalement le champ libre car quelques chercheurs font des efforts pour vulgariser leurs découvertes, peu s’intéressent au paranormal.
Attachés à l’équité entre le « pour » et le « contre » sur tous les sujets, les journalistes oublient que l’idée d’un temps de parole partagé peut avoir un sens en politique, mais pas en science, car la science n’est pas une affaire d’option.

(Source : Le Devoir, Serge Larivée*, 29.03.2016)

* Serge Larivée est professeur au Département de psycho-éducation de l’Université de Montréal